Justice

Pas de remise en liberté pour le bouliste d’Angers accusé d’en avoir tué un autre lors d’un tournoi de pétanque

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Image d’illustration.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a maintenu en détention, ce vendredi 15 décembre 2023, un bouliste d’Angers (Maine-et-Loire) accusé d’avoir involontairement tué un sexagénaire lors d’un tournoi de pétanque au Tour-du-Parc (Morbihan) en août 2023.

Ce jour-là, Jérôme XXX – âgé de 39 ans – avait rejoint ses « deux coéquipiers » sur le parking vers 9h, et leur avait « proposé de boire une bière » dans la voiture. La triplette de boulistes avait ensuite « continué à boire au tournoi » organisé le 5 août 2023. « Ne tenant plus sur ses jambes », selon son entourage, il avait aussi eu « un comportement agressif » plus tôt dans la journée, et aurait d’ailleurs « percuté un rocher ».

Mais la journée avait pris une tournure dramatique peu avant 19h : un piéton avait en effet été découvert « dans le fossé », sur « un chemin piéton créé par les organisateurs du tournoi et délimité avec des piquets renversés », a expliqué la présidente de la chambre de l’instruction ce jeudi 14 décembre 2023, lors de l’audience au cours de laquelle Jérôme XXX demandait sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.

La victime âgée de 65 ans venait de « quitter le tournoi de pétanque » pour « rejoindre son véhicule » à pied lorsqu’elle avait été percutée par un « SUV » qui avait pris la fuite. Les témoins avaient entendu « un gros boum » après qu’un véhicule ait « percuté » le sexagénaire après « plusieurs embardées ». Jérôme XXX avait finalement été retrouvé dans son SUV « accidenté » dans le fossé.

IL N’AVAIT « CESSE DE REPETER » QU’IL N’AVAIT « TUE PERSONNE »

Lors de son interpellation, cet automobiliste dont le permis était suspendu était « positif à l’alcool » et n’avait « cessé de répéter » qu’il n’avait « tué personne ». Son comportement était « instable », selon les gendarmes : il « oscillait entre calme et agitation », a résumé la magistrate chargée d’évoquer les faits. Un militaire avait d’ailleurs reçu « un coup de pied » de la part de Jérôme XXX qui avait refusé « la prise de sang ».

Entendu par le juge d’instruction, il a finalement indiqué n’avoir « aucun souvenir de cet après-midi du 5 août 2023 », ne savait plus « quelle quantité d’alcool » il avait pu consommer mais ne comprenait pas « pourquoi personne ne l’a empêché de prendre le volant ». Il « regrettait » toutefois cet accident et avait indiqué que c’était « suffisamment compliqué de vivre avec le fait de savoir qu’il a causé la mort d’un homme ».

Ce « célibataire sans enfant » qui a été « licencié » de son « usine de fabrication de camions » à Angers suite aux faits avait déjà été condamné vingt-cinq fois entre 2003 et 2021. Or « la quasi-totalité des condamnations sont prononcées en son absence », a relevé l’avocate générale qui s’opposait à sa remise en liberté à Ecouflant (Maine-et-Loire), chez ses parents.

« On parle quand même de la mort d’un homme, avec un cocktail de non prise en compte des avertissements judiciaires et d’alcoolisation massive », a grincé la représentante du parquet général qui considérait qu’on ne pouvait pas « prendre le risque d’un nouvel homicide routier ».

L’avocate de Jérôme XXX avait pour sa part relevé que « ses parents se mobilisent » pour lui, que son client souhaitait « préserver sa famille » et pour ne pas faire « peser autant de sacrifices à ses parents ». Mais finalement, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a confirmé la prolongation de sa détention provisoire./CB

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