Angers

Le célèbre dessinateur et illustrateur Benjamin Lacombe investit la collégiale Saint Martin

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Benjamin Lacombe devant la partie de l’exposition « songe de papier » centrée sur Gatsby le magnifique

La collégiale Saint Martin accueillera du 20 septembre 2025 au 1er février 2026 plus d’une centaine d’œuvre de l’illustrateur et dessinateur de bande dessinée Benjamin Lacombe au sein de son exposition nommé « songe de papier ».

C’est une des promesses de la collégiale pour la rentrée, surprendre avec un projet d’exposition d’envergure. Cette année, c’est l’artiste Benjamin Lacombe qui a été choisi pour investir de son talent le lieu, « La collégiale possède une véritable biodiversité, et ici elle s’axe autour des rêves éveillés, ceux venue de l’univers de Benjamin », explique Yann Semler-Collery, vice président à la culture et au patrimoine du Maine et Loire.

Après Lens et Chambord en début d’année, Benjamin Lacombe crochète vers l’Ouest pour une aventure plus longue mais qui lui tiens particulièrement à cœur, « cette exposition est spéciale pour moi, elle est infiniment plus personnelle et remplis d’œuvre originale » avoue-t-il.

Que ce soit à la gouache, à l’aquarelle ou à l’encre de Chine, Benjamin raconte dans cette exposition sa vision de l’enfance, du passage à l’âge adulte puis de la mort en traversant différentes œuvres revisitées, et donc différentes cultures.

Pour lui, la collégiale n’est pas un lieu anodin, la ville et l’opportunité non plus, « c’est une nouvelle manière de rêver dans ce lieu centenaire, loin du culte et plus proche de la modernité » explique Benjamin Lacombe.

Une boucle engagée qui nous reconnecte avec la nature.

Il l’avoue lui même, dessiner la nature est ce qu’il y a de plus excitant pour lui, « c’est une magnifique source de songe et de rêve, pour moi c’est impossible de se poser dans la nature sans être transporté ».

Pourtant, même dans cette exposition la trace de l’homme est bien là, où plutôt sa capacité à créer des choses qui traversent le temps. Benjamin Lacombe a décidé de reprendre des grands classiques précurseurs et d’y ajouter sa patte très graphique et coloré.

Il n’a pas seulement recréé, il a réinventé et surtout, disposé. Cette exposition est une boucle, une odeur nous envahit dès notre entrée dans la collégiale comme pour nous montrer que cette expérience n’a rien de normal. L’enfance, c’est ce qui est visé au travers de ce départ imagé dans la vie avec un grand V, stimulé par des bougies odorantes.

Une familiarité qui s’accentue avec un visuel reconnaissable, une reine, bien qu’ici elle joue les deux rôles, aux proportions légèrement exagérées qui campe sur son jeu d’échec. Plus loin, une fillette aux cheveux blonds qui semble perdue, on se dit alors qu’il s’agit d’Alice au pays des merveilles mais le parcours ne nous laisse pas le temps de ressentir une quelconque satisfaction quant à cette découverte liée à l’idée de grandir que notre regard ne sait plus où se poser.

En face de nous, un repas avec différents animaux représentant à la fois ses amis, mais aussi lui, une végétation débordante les accompagnent et le sentiment de se perdre prédomine, comme durant l’adolescence.

C’est à ce moment que l’adulte fleurit, que l’individu apprend à connaître en profondeur son environnement et s’affirme. Pour l’illustrer, Benjamin Lacombe choisit de représenter des animaux mais pas de n’importe quelle manière. Il s’aide de base scientifique pour démontrer que ce que certains Hommes voient comme une différence n’existe pas dans la nature, « Il y a une logique à toute chose naturelle, c’est un tableau parfait vers lequel j’aimerais tendre » s’émerveille-t-il.

Les choses qui ont divisé, il s’en sert parfaitement dans son art. Il raconte Frida sous différentes formes, au sens littéral du terme, il raconte bambi, pas selon le disney mais selon l’histoire originale dans laquelle il voit un parallèle avec les juifs qui pendant longtemps, était les seuls hommes qui n’avaient pas de terrier dans la forêt.

La collégiale l’inspire, les artistes aussi, avant d’assister a sa définition de la belle et la bête qui d’ailleurs allait selon lui à merveille avec le lieu, un crochet vers le portrait de Dorian Gray est de mise. Benjamin Lacombe voit d’ailleurs en Oscar Wilde, un artiste issu d’une bourgeoisie dans laquelle il devait rester, s’affirmer à ses dépens.

Gatsby comme centre de l’exposition, et le Japon comme tombeau

Dans le cœur de la collégiale, là où converge les rayons du soleil, une anomalie. Si Benjamin Lacombe se dit inspiré par la nature, il s’est cette fois-ci prêté au jeu de la ville. Il représente New York, expose une voiture, le tout inspiré par Gatsby le magnifique, roman dont il s’inspire pour créer cette grande fête qu’il voit comme la pièce maitresse de l’exposition. Il donne à Gatsby les traits de Marlon Brando, et à Daisy Buchanan les traits d’Ayna Taylor-Joy, pour renforcer la dimension cinématographique de ses personnages.

Cependant, quand la fête est trop belle, le retour à la réalité peut être dur , et dans « songe de papier », il le sera. De l’or et de New York on passe aux esprits et à la mort. Il représente les Yokai sous leur forme la plus déconstruite, ces esprits issus de l’imaginaire nippon qui ont un lien étroit avec la nature et l’énergie qu’elle dégage. Derrière ces tableaux, une étrange pièce dans laquelle une douce fumée vient se jouer de nos sens et où plusieurs andons nous traversent, contenant l’âme de nombreux samouraïs.

La suite de la visite se fera dans la crypte de la collégiale où plusieurs esprits curieux s’amusent de vous, avant de remonter et de finir la visite dans le lieu fleuri, au pied de Frida.

Le parcours d’un illustrateur hors norme

Cette exposition est le reflet de la vision d’un homme, Benjamin Lacombe qui est aujourd’hui l’un des grands noms de l’illustration française. Diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, il publie dès 2006 son premier album jeunesse, Cerise Griotte, qui sera consacré l’année suivante par le Time Magazine parmi les dix meilleurs livres jeunesse aux États-Unis.

Depuis, il a signé ou illustré une vingtaine d’ouvrages traduits dans le monde entier, allant de créations originales comme Les Amants Papillons ou L’Herbier des Fées à des classiques revisités tels que Notre-Dame de Paris, Alice au pays des merveilles ou Le Portrait de Dorian Gray. Son style reconnaissable, influencé aussi bien par les primitifs flamands que par Tim Burton ou Disney, mêle poésie, mystère et une pointe de mélancolie.

Exposé dans les plus grandes galeries de Paris, Rome, New York ou Tokyo, et vendu à plusieurs millions d’exemplaires, Benjamin Lacombe s’est imposé comme un véritable ambassadeur de l’illustration contemporaine française.

L’exposition sera ouverte au public à partir de demain pour les journées du patrimoine et elle sera gratuite pour le week end. Ensuite, elle sera visitable du mardi au dimanche de 13 à 19 heures jusqu’au 1 février 2026 pour la somme de 5€ pour les plus de 26 ans.

Quelques évènements viendront dynamiser cette dernière, en lien avec cultissime dans un premier temps, puis plus intimement encore avec l’artiste ensuite qui viendra pour une séance dédicace le 19 novembre de 15 à 17h, puis le 20 décembre pour président les originaux de sont nouveau livre qu’il présentera pas la même occasion. Les différentes œuvres déjà publiées par Benjamin Lacombe seront quant à elles disponibles dans les différentes librairies angevines.

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