Charente

Deux frères violemment agressés à Soyaux : quatre mineurs mis en examen

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Un fait divers marquant s’est déroulé à Soyaux, en Charente. Le 20 janvier, un collégien de 14 ans et son petit frère de 11 ans ont été violemment agressés par plusieurs mineurs à la sortie du collège Romain Rolland. À l’origine de cette attaque, une rumeur infondée prétendant que l’aîné aurait pris une photo intime et l’aurait envoyée à un autre élève.

Selon France 3, l’agression, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, a provoqué une vive émotion. Le parquet d’Angoulême s’est rapidement saisi de l’affaire et les quatre agresseurs présumés ont été interpellés et déférés.

Des sanctions immédiates pour les agresseurs

Les violences ont entraîné une incapacité totale de travail de huit jours pour l’adolescent de 14 ans. Son jeune frère, qui avait tenté de s’interposer, a lui aussi été blessé. Après leur arrestation, certains des quatre suspects ont reconnu qu’ils ne savaient même pas pourquoi ils avaient participé à cette rixe.

Le parquet d’Angoulême a poursuivi les quatre mineurs. Trois d’entre eux ont été exclus de l’établissement scolaire et placés sous contrôle judiciaire. Leur procès devant le tribunal pour enfants est prévu pour le 4 mars.

Une vigilance accrue des autorités

Face à la multiplication des faits de violences impliquant des mineurs, la procureure de la République d’Angoulême, Stéphanie Aouine, a réaffirmé la mobilisation des autorités locales. « Nous travaillons avec les services d’enquête de la Police Nationale en ce domaine, mais également avec les élus et les acteurs de terrain pour contribuer à rétablir, le plus rapidement et le plus durablement possible, le calme dans les quartiers et aux abords des établissements scolaires », a-t-elle déclaré.

À Soyaux, un programme de médiation scolaire a été relancé. Initié à Angoulême il y a près de vingt ans, ce dispositif vise à prévenir les conflits en formant des élèves médiateurs dans les écoles primaires, certains poursuivant cette mission au collège et au lycée. Actuellement, 300 élèves sont formés à cette approche.

Une perception contrastée de la délinquance juvénile

Bien que les violences entre mineurs soient très médiatisées, notamment à travers les réseaux sociaux, les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur montrent une baisse de la délinquance juvénile ces dernières années. Après avoir fortement augmenté entre 1993 et 2009, elle est aujourd’hui revenue à son niveau de 1996.

Toutefois, cette perception d’une montée de la violence a poussé certains responsables politiques à proposer de nouvelles mesures. En octobre dernier, Gabriel Attal a présenté un projet de loi visant à « restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et responsabiliser davantage leurs parents ». Cependant, cette proposition a été critiquée par la Défenseure des droits, Claire Hédon, qui estime qu’elle « va à l’encontre des principes fondamentaux de la justice des mineurs ».

Une autre initiative, portée par le député Fabien Di Filippo, proposait de suspendre les allocations familiales des parents de mineurs criminels ou délinquants. Une mesure déjà suggérée par le Rassemblement National en 2023 et rejetée.

« Si elle trouve un écho très vif dans l’opinion publique, cette rhétorique répressive n’a aucun fondement empirique ni éducatif. Depuis dix ans, il n’y a pas de montée de la délinquance juvénile », explique l’historienne Véronique Blanchard, spécialiste de la protection judiciaire de la jeunesse.

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