Vendée
Pass Culture : le Puy du Fou désormais éligible après une polémique

La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé ce jeudi au Sénat que le Puy du Fou sera désormais accessible via le pass Culture, un dispositif permettant aux jeunes de 15 à 18 ans de bénéficier d’une enveloppe pouvant aller jusqu’à 300 euros pour financer des activités culturelles.
Selon Le Parisien, cette décision intervient après une controverse déclenchée mi-janvier, lorsque la députée RN Anne Sicard a dénoncé l’absence du parc vendéen dans les offres éligibles au pass, y voyant une « mise au ban » injustifiée. Le sénateur Max Brisson avait également interpellé la ministre, soulignant un manque de diversité dans les choix proposés.
Face à ces critiques, le comité stratégique du pass Culture a revu sa position, permettant désormais aux jeunes d’utiliser leur crédit pour accéder aux spectacles du Puy du Fou. Une annonce immédiatement saluée par les élus du Rassemblement national. « C’est fait ! Le spectacle du Puy du Fou est désormais éligible au Pass Culture », s’est réjoui Max Brisson sur X. De son côté, Anne Sicard a affirmé que cette évolution était le fruit de leur mobilisation auprès du ministère.
Un parc souvent critiqué
Si le Puy du Fou se présente comme un lieu de spectacles vivants inspirés de récits historiques, il est aussi régulièrement au cœur de controverses. Certains historiens et observateurs lui reprochent des approximations, des anachronismes voire des réécritures de l’histoire. Jusqu’à présent, son exclusion du pass Culture s’expliquait notamment par le fait que les parcs d’attractions n’étaient pas considérés comme des lieux culturels éligibles.
Un dispositif en pleine refonte
La décision d’inclure le Puy du Fou intervient alors que le pass Culture fait lui-même l’objet de critiques et d’évolutions. Depuis sa création, il vise à favoriser l’accès à la culture des jeunes, mais son efficacité est régulièrement remise en question.
En 2024, la Cour des comptes a publié un rapport estimant que le pass n’avait pas totalement atteint son objectif : seulement 68 % des jeunes issus de familles ouvrières ou employées l’avaient activé. De plus, une partie des fonds aurait été utilisée à des fins éloignées de sa vocation initiale. 16 millions d’euros ont ainsi été dépensés pour des escape games, selon Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, qui plaidait pour un recadrage budgétaire du dispositif.
Dans un contexte de restrictions budgétaires, le Sénat a voté une réduction de 35 millions d’euros du budget du pass Culture, tandis que Rachida Dati envisage des réformes, notamment une prise en compte des conditions de ressources des bénéficiaires. « Je ne souhaite pas que cet outil devienne un simple chèque alimentant une logique consumériste», a-t-elle expliqué.