Maine-et-Loire
Une délinquance en hausse constante dans le Maine-et-Loire en 2023
La délinquance a augmenté de 3,6% en Maine-et-Loire en 2023 par rapport à 2022 et de 8% par rapport à 2019. Présenté ce mardi 6 février à la préfecture, le bilan de la sécurité publique voit cette augmentation résider dans les émeutes et autres violences urbaines, mais aussi dans les violences intrafamiliales.
Atteintes aux personnes, cambriolages, stupéfiants et sécurité routière : quatre grands fléaux énumérés par Philippe Chopin, préfet de Maine-et-Loire, au moment d’aborder le bilan de la délinquance dans le département sur l’année écoulée, en compagnie des procureurs d’Angers et Saumur Éric Bouillard et Alexandra Verron, du colonel de gendarmerie Tanguy Landais et de la commissaire de police Céline Stona. Une « année singulière », pour reprendre ses mots, marquée par le retour du plan Vigipirate renforcé depuis octobre dernier et l’assassinat de Dominique Bernard, enseignant, à Arras.
Une année chargée dans un contexte dégradé
Avec les treize manifestations contre la réforme des retraites comptabilisées en Anjou, ou les émeutes urbaines de juin à Cholet puis Angers occasionnant bon nombre de dégradations matérielles, l’année a été une nouvelle fois chargée pour les forces de l’ordre. Dans un « contexte extrêmement dégradé », dixit le procureur d’Angers Éric Bouillard, une lumière scintille néanmoins : la hausse du taux d’élucidation, concernant 1 300 faits de délinquance de plus qu’en 2022. Malgré la hausse des affaires de délinquance, le procureur a tempéré les chiffres : « On n’est pas dans un département criminogène », reconnaissant néanmoins des améliorations nécessaires.
Sécurité routière : un premier décès d’un utilisateur de trottinette électrique
Au total, ce sont 34 045 faits de délinquance qui ont été constatés l’an passé, un bilan à la fois « rassurant » car marqué par la baisse des violences crapuleuses (avec vol ou appropriation), mais « inquiétant » car la hausse réside donc ailleurs. Par exemple, dans la sécurité routière, 35 personnes ont perdu la vie sur les routes du département contre 36 en 2022, mais les accidents (706, +1,4%) et les blessés (839, +3,5%) sont eux en hausse. Un premier décès a été constaté d’un utilisateur de trottinette électrique, tandis que les deux-roues motorisés connaissent toujours beaucoup d’accidents.
Plus de 2 600 victimes de violences conjugales
Les atteintes volontaires à l’intégrité physique, en hausse de près de 10%, constituent quant à elles la principale source de l’augmentation des faits de délinquance. Comme en 2022, les violences intrafamiliales expliquent l’essentiel de cette hausse. Le nombre de victimes de telles violences a augmenté de 42,6% en 2023, pour atteindre 3 741 personnes ; dont 2 605 sont des victimes de violences conjugales, qui restent très présentes dans le département. 1 067 victimes de violences intrafamiliales sont des mineurs.
40 trafics de stupéfiants constatés
Au rayon des quatre grands fléaux, l’année a aussi été marquée par la hausse des infractions à la législation en matière de stupéfiants, qui concentre la majeure partie de l’activité des services de police et de gendarmerie. Les forces de l’ordre ont notamment mené beaucoup de contrôles de la consommation d’alcool et de stupéfiants au volant. Ce qui fait dire au préfet : « Si on retire les stupéfiants et l’alcool, on est au chômage ». Alors que les infractions dans les stupéfiants ont augmenté de 7,8% pour 1 500 faits, la hausse monte à 33,3% pour les cas de trafics, 40 ayant été constatés.
Hausse des cambriolages : les campagnes visées
Enfin, les atteintes aux biens constituent le dernier grand fléau évoqué par le préfet. Alors que leur nombre global reste assez stable, la plus forte évolution se situe plutôt dans les cambriolages. Les vols avec effractions ont augmenté de 11,5% en 2023, soit 3 700 faits constatés, davantage à la campagne et donc principalement en zone gendarmerie. Que ce soit dans les maisons, locaux d’entreprises ou commerciaux, ou exploitations agricoles, le colonel de gendarmerie Tanguy Landais, commandant du groupement de gendarmerie de Maine-et-Loire, constate une hausse constante des cambriolages à hauteur d’environ 10% « sur les trois-quatre dernières années ». Un fléau majeur de la gendarmerie, que la création de trois nouvelles brigades, dont celle du Pin-en-Mauges, en 2024 doit aider à mieux combattre.