Justice
Soulagement pour un ligérien accusé d’avoir volé près de 30.000 € au Super U des Arcades à Cholet

La cour d’appel de Rennes a rejeté ce mercredi 5 février 2025 l’appel qui avait été formé par le Super U des Arcades à Cholet (Maine-de-Loire) contre son ancien responsable de caisse, qui habite à présent Clisson (Loire-Atlantique) et qui était accusé de lui avoir volé près de 30.000 € en liquide.
Pour rappel, en juin 2020, Tommy XXX avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes ; surtout, la justice avait rejeté la demande de remboursement du « préjudice matériel » de l’hypermarché, celui-ci étant « insuffisamment justifié ». Le Super U avait donc fait appel, pour cette raison, du jugement de première instance. Son ancien salarié, âgé à présent de 45 ans, avait simplement été condamné à lui payer 500 € pour son « préjudice moral » et 800 € pour ses frais de justice.
L’affaire avait en fait démarré en septembre 2017, soit trois ans après les derniers vols : le comptable du Super U des Arcades s’était rendu au commissariat de police de Cholet pour porter plainte pour « escroquerie » contre Tommy XXX après avoir fait « un récapitulatif des soldes » créditeurs et débiteurs de la société. C’est le prévenu qui avait « la charge de commander des numéraires auprès de la Banque Populaire » pour alimenter le distributeur automatique de billets (DAB) du magasin, et il était « le seul » à s’en occuper.
La procédure avait alors été transmise à la gendarmerie de Clisson, où habite à présent le suspect et où il travaille comme « responsable informatique » d’une autre grande surface : il avait bénéficié d’une « rupture conventionnelle » en novembre 2014 à Cholet après avoir « embauché une personne que je connaissais », avait-il expliqué en première instance.
Devant les gendarmes, Tommy XXX avait « immédiatement » reconnu les faits, « admettant avoir pioché de l’argent directement dans les cassettes » qui réapprovisionnaient le distributeur automatique de billets du Super U des Arcades, relate la cour d’appel de Rennes dans un arrêt en date du 5 février 2025. Il disait alors avoir volé « au total une somme de 29.000 € entre janvier 2014 et juillet 2014 » : « à chaque fois » il prenait « entre 2.000 et 3.000 € », à raison de « une à deux fois par mois ».
IL EN AVAIT BESOIN POUR « PAYER SON CARBURANT POUR ALLER TRAVAILLER »
En première instance, le Clissonnais avait aussi expliqué qu’il volait de l’argent afin de « payer [son] carburant pour aller travailler », car il avait « 80 km » à faire chaque jour. Il avait aussi « du retard dans les échéances » de son prêt automobile. Tommy XXX n’avait pourtant pas un besoin impérieux d’argent : son compagnon avait lui-même un travail, avait relevé à l’époque la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.
Il avait finalement cessé en août 2014 « car il était en congé » et n’avait pas recommencé après « car sa procédure de rupture conventionnelle était engagée », détaille la cour d’appel de Rennes dans son arrêt. « Prêt à rembourser », l’ancien responsable de caisse avait « toujours reconnu » lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Nantes « avoir volé de l’argent », en raison de « soucis financiers », mais en avait contesté à présent le montant. Selon lui, ses vols avaient en réalité été commis « en 2012 et 2013 » et étaient donc prescrits.
Seuls « quelques vols » avaient été commis sur l’année 2014, pour environ « 10.000 € », alors qu’il gagnait à l’époque « un salaire de 1.600 € par mois ». Dans ces conditions, son avocate avait sollicité une relaxe « au bénéfice du doute », soulignant au passage que son client était par ailleurs « très malade ». L’avocate de la société Choldis – qui supporte juridiquement le Super U des Arcades – avait elle produit « des pièces pour (…) justifier de son préjudice (…) sur une période non couverte par la prescription »… et avait abouti à un calcul de « 29.010 € ».
Mais « aucun de ces documents n’ont été certifiés par un comptable, un expert-comptable ou un commissaire aux comptes », avait objecté l’avocate de la défense. Le Super U « contournait la prescription », selon elle, en « présentant des dates inexactes » : il se plaignait d’un « vol » à une période où son client était « en congé » et où il avait « laissé la clef du DAB à son remplaçant ». « La partie civile ne rapporte pas suffisamment la preuve des montants volés et des dates de ces vols », lui donne raison la cour d’appel de Rennes dans son arrêt en date du 5 février 2025. « Par conséquent, le préjudice matériel ne peut être précisément chiffré, et la demande en réparation de ce préjudice sera en conséquence déboutée. » L’ancien responsable de caisse – qui gagne à présent « 1.350 € » par mois dans son nouvel emploi à Clisson – devra simplement lui verser 800 € supplémentaires pour ses frais de justice./GF