Vienne
Prison de Vivonne : un débrayage pour rappeler les promesses non tenues

Ce vendredi 14 février, une trentaine de surveillants du centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne ont choisi de démarrer leur service en retard. Une action symbolique, à l’appel de la CGT Pénitentiaire, pour marquer les neuf mois depuis l’assassinat de deux de leurs collègues dans l’Eure et rappeler que les engagements pris par l’administration restent insuffisants selon France Bleu.
Une mobilisation sous contrainte
Faute de pouvoir faire grève, ces agents ont opté pour un débrayage matinal afin d’exprimer leur mécontentement. « Neuf mois ont passé, et on a l’impression que la direction a tourné la page, mais nous, on ne peut pas oublier, » souligne Régis Lafond, représentant de la CGT Pénitentiaire. Une référence directe à Arnaud Garcia et Fabrice Moello, tués dans l’attaque d’un fourgon pénitentiaire à Incarville (Eure) en mai dernier.
Des mesures jugées insuffisantes
Après le drame, des blocages avaient été organisés dans plusieurs prisons, y compris à Vivonne et Niort. Ces mouvements avaient conduit à la signature d’un protocole d’accord entre le ministère de la Justice et les syndicats. « Certains points ont été mis en place, comme le renouvellement du parc automobile ou l’achat de matériel de sécurité, mais le vrai problème, c’est le manque d’effectifs », regrette Régis Lafond. Aujourd’hui, le centre pénitentiaire de Vivonne fonctionne avec 170 surveillants alors qu’il en faudrait 200, sans compter les absences dues aux arrêts de travail.
Une situation tendue et des agressions en hausse
Cette pénurie de personnel alimente une tension croissante. « Les agressions sur les agents se multiplient, et nos conditions de travail se dégradent, » alerte un surveillant présent lors du débrayage. Face à cette situation, le syndicat prévient qu’il poursuivra les actions dans les mois à venir. Dans un communiqué, la CGT affirme son engagement à « ne pas laisser tomber nos deux collègues dans l’oubli et à obtenir des réponses claires sur les responsabilités en jeu ».