Orne
Délinquance dans l’Orne : un bilan 2024 contrasté

La préfecture de l’Orne a présenté ce vendredi 21 février le bilan annuel de la délinquance dans le département. Si les infractions restent globalement en deçà de la moyenne nationale, les violences intra-familiales poursuivent leur inquiétante progression.
Des chiffres en baisse pour la délinquance générale
Selon France Bleu, d’après les données dévoilées lors d’une conférence de presse à Alençon, en présence du préfet Sébastien Jallet, des procureurs d’Argentan et d’Alençon ainsi que des responsables des forces de l’ordre, les atteintes aux biens ont reculé de 29 % et les atteintes aux personnes de 13 % par rapport aux moyennes nationales. Un plan d’action a également été présenté pour renforcer la sécurité du quotidien.
Les violences intra-familiales en forte hausse
Si la tendance est globalement à la baisse, un phénomène reste particulièrement préoccupant : la hausse des violences intra-familiales. En 2024, 1 072 femmes ont été victimes de violences conjugales dans l’Orne, soit une augmentation de 11 % en un an, avec 129 victimes supplémentaires recensées.
Une prise de parole plus fréquente des victimes
Depuis la crise sanitaire de 2020, les signalements liés aux violences conjugales n’ont cessé de croître. « Les victimes osent se manifester », souligne le préfet Sébastien Jallet, mettant en avant une meilleure prise en compte de leur parole grâce à une formation renforcée des forces de l’ordre.
Les dispositifs de protection ont également été développés : le nombre de places d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes a triplé en six ans, passant de 14 en 2017 à 39 en 2024. Par ailleurs, 18 téléphones « grave danger » ont été attribués l’an dernier aux personnes menacées par un ancien conjoint ou compagnon.
Un plan d’action renforcé pour 2025
Pour lutter plus efficacement contre ces violences, la préfecture prévoit d’intensifier les dispositifs d’alerte et de signalement, notamment via le 3919 ou la plateforme en ligne « Ma Sécurité ». L’augmentation des capacités d’accueil pour les victimes est également à l’étude.
La procureure d’Alençon, Laëticia Mirande, insiste par ailleurs sur la nécessité de développer des structures spécialisées pour la prise en charge des auteurs de violences, afin de les éloigner des victimes et de limiter les risques de récidive. En 2024, 68 d’entre eux ont été traduits en justice.