Economie
Plus d’un millier de ménages ont fait appel à une commission pour traiter leur surendettement dans le Maine-et-Loire en 2023

La Banque de France peut de solutionner les difficultés financières rencontrées par les ménages hors du cadre professionnel. Elle met en place pour cela des commissions de surendettement, qui peuvent réaménager ou effacer la dette en tout ou partie. En France, plus de 120 000 dossiers ont été déposés auprès d’une commission. Ce chiffre s’élève à 1 130 en Maine-et-Loire.
Accident de la vie, accumulation de factures et crédits, les raisons sont nombreuses pour expliquer l’endettement de particuliers. Pas forcément un point de non-retour, le surendettement conduit chaque année des ménages à s’adresser à la Banque de France et ses commissions de surendettement, qui permettent d’aider les ménages à gérer leurs dettes, et vont parfois jusqu’à l’annuler partiellement ou totalement.
Des chiffres inférieurs à ceux constatés sur toute la France métropolitaine
En 2023, la commission de surendettement du Maine-et-Loire ont enregistré 1 130 dossiers, qui concernent 1 334 personnes. Un chiffre plutôt stable par rapport à 2022, et surtout inférieur de 25% à 2019, année de référence pré-pandémie. Un chiffre « encourageant » pour le préfet Philippe Chopin, qui observe une dynamique bien distincte de celle au niveau national, où les dossiers déposés sont en hausse de 7,5%. Au ratio de dossiers déposés pour une population de 100 000 habitants, le Maine-et-Loire est à 165 procédures contre 223 en moyenne en France métropolitaine. Quid des deux premiers mois de 2024 ? « On n’est pas sur une tendance d’augmentation », assure le préfet.
Une stabilité des dépôts donc, mais qui s’accompagne d’une certaine progression dans le fond des dossiers. La Banque de France voit une hausse des solutions pérennes, retrouvant de moins en moins de dossiers quelques années après leur premier passage devant une commission. Cela se vérifie également par la capacité de remboursement des ménages, qui dans de nombreux cas n’est pas si désespérée. Un constat relié à la part d’actifs dans les ménages surendettés, supérieure de 6 points à la normale nationale.
33 millions d’euros d’endettement total
L’endettement total de ces 1 130 ménages d’Anjou s’élève à 33 millions d’euros, pour une médiane de 15 959 euros par ménage, chiffre là encore inférieur au niveau national. 42 % sont des dettes à la consommation, 30 % des dettes de charges courantes, et 28 % des dettes immobilières. D’ailleurs, le surendettement chez les locataires est plus présent en Maine-et-Loire qu’ailleurs. La commission de surendettement est néanmoins parvenue à effacer « près de 60 % des dettes de logement », signale Flavienne Chadelaud, directrice de la Banque de France, contre 28 % pour l’ensemble des dossiers reçus.
Pour dresser une typologie des ménages que reçoit la commission de surendettement, ils sont souvent jeunes, peu ou pas diplômés. De plus en plus, ils comptent un ou deux enfants. Mais le point commun à beaucoup voire l’ensemble de ces ménages surendettés, c’est sans doute le manque d’information sur le surendettement, et parfois la méconnaissance de l’existence de la commission de traitement.
Si la commission de surendettement s’est réunie 17 fois lors de l’année 2023, la Banque de France met aussi en place des actions d’éducation à la gestion financière et de prévention de l’endettement. Histoire d’aider les ménages à éviter le surendettement, avant même qu’il n’ait lieu. « Ce n’est pas honteux d’être surendetté », souligne Flavienne Chadelaud.