Mohamed Amra placé en isolement dans l’Orne : le ministre de la Justice se félicite des mesures prises

S’exprimant ce mercredi place Vendôme, le ministre de la Justice Gérald Darmanin s’est félicité du placement de Mohamed Amra dans un quartier d’isolement à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne).

Cette décision a été prise par la juge d’instruction après la mise en examen du narcotrafiquant multirécidiviste pour plusieurs chefs d’accusation, dont « meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs ».

Selon TF1 Info, le ministre a détaillé les conditions de détention particulièrement rigoureuses mises en place à sa demande. « Il aura le droit à une heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un autre détenu. Il aura le droit à deux heures de communication téléphonique, écoutée par les services de renseignement. Il aura le droit à trois visites par semaine, extrêmement contrôlées, avec des fouilles systématiques (…) Il sera surveillé 24 heures sur 24 », a-t-il précisé.

Un système carcéral à réformer

L’évasion de Mohamed Amra, survenue le 14 mai 2024 lors d’un transfert pénitentiaire et ayant entraîné la mort de deux surveillants au péage d’Incarville, met en lumière les failles du système actuel, selon Gérald Darmanin. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas capables de garantir que ça ne se reproduise pas », a-t-il reconnu, pointant « un défaut de compréhension de qui sont ces narcotrafiquants », dont il estime le nombre à « 17.000 aujourd’hui dans les prisons françaises ».

Le ministre a souligné la nécessité d’adopter des mesures plus strictes pour éviter de nouvelles évasions. « Ce qui est sûr, c’est que le drame d’Incarville a démontré que notre système carcéral ne fonctionnait pas », a-t-il insisté, avant d’ajouter : « Personne ne comprend qu’on puisse téléphoner avec un téléphone portable en prison. Et donc, nous allons changer, avec de la technologie, avec des moyens supplémentaires, avec de la fermeté, le régime carcéral des personnes les plus dangereuses. »

Un projet de réforme en préparation

Cette prise de parole intervient alors que le gouvernement prépare un projet de loi visant à renforcer la lutte contre la criminalité organisée. Gérald Darmanin a ainsi évoqué la création d’un « parquet national anti-criminalité organisée avec un juge d’application des peines centralisé, ce qui n’existe pas aujourd’hui pour les narco-bandits, comme ça existe pour le terrorisme ».

Par ailleurs, la construction de nouvelles infrastructures carcérales figure parmi les priorités du ministre. Il plaide pour la mise en place de « prisons de haute sécurité », estimant que les établissements actuels ne sont pas adaptés à la dangerosité de certains détenus, y compris la prison de Condé-sur-Sarthe.

« Je pense qu’il faut persuader les Français que notre système carcéral est fait pour lutter contre la récidive, et donc, bien sûr, faire de la réinsertion quand cela est possible. Mais il est aussi fait pour isoler les personnes dangereuses pour l’extérieur », a conclu Gérald Darmanin.