Justice
Un habitant d’Angers parmi les centaines de victimes de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec

Un habitant d’Angers (Maine-et-Loire) figure parmi les centaines de parties civiles au procès de Joël Le Scouarnec, qui a démarré ce lundi 24 février 2025 à Vannes devant la cour criminelle départementale (CCD) du Morbihan.
XXX – âgé aujourd’hui de 36 ans – était en 2004 « un charmant garçon » de 17 ans, avait relaté le chirurgien dans son sordide « journal intime ». Le médecin devait alors l’opérer d’une appendicite à l’hôpital de Lorient (Morbihan) mais il avait agi pendant le sommeil de son jeune patient.
« Cela faisait des années que je n’avais pas tenu dans ma main la bite en érection d’un jeune garçon », avait souligné Joël Le Scouarnec dans ses écrits. « Il a eu une érection superbe, dont je pouvais être jaloux, car son sexe était bien plus raide et bien dur entre mes doigts resserrés dessus, bien plus gros et long que le mien. » Le chirurgien avait donc « décalotté » le sexe de l’adolescent et « son gland m’est apparu dans toute sa splendeur », s’était émerveillé Joël Le Scouarnec.
« Je l’ai masturbé un peu et tenu longtemps dans ma main, ce sexe de jeune garçon, aussi longtemps que j’ai pu car je n’étais pas seul avec lui. Sinon… », avait-t-il ajouté, sans terminer sa phrase. La révélation de ces faits par les gendarmes auprès de la victime, des années plus tard, la poussera à porter plainte et à se constituer partie civile.
UN « SIMPLE TOUCHER DANS LE CADRE DE L’INTERVENTION CHIRURGICALE »
Pour sa défense, Joël Le Scouarnec avait certifié aux enquêteurs avoir réalisé un « simple toucher dans le cadre de l’intervention chirurgicale », « par exemple en mettant en place les champs ou en réclinant ce sexe éventuellement en érection ». Il avait ensuite « retranscrit » ses faits en « geste à caractère sexuel » dans ses écrits.
« Il précisait que, dès lors qu’il avait écrit qu’il n’était pas seul, il n’aurait jamais pris le risque d’effectuer un geste d’agression sexuelle », résumait la juge d’instruction dans son ordonnance de mise en accusation pour « agression sexuelle ».
Les avocats de la défense avaient donc sollicité un non-lieu dans ce dossier précis : les faits décrits dans le « journal intime » de leur client « ne sont qu’une version fantasmée de l’installation du champ opératoire et ne correspondent pas à la réalité ».
Reste que « les investigations visant à déterminer les dates d’hospitalisation » de XXX sont « restées vaines » puisque la réquisition du centre hospitalier Bretagne Sud, à Lorient, est « restée sans réponse ». « Il convient de rappeler que Joël Le Scouarnec précise avoir agi de manière furtive et discrète et avoir caressé le sexe du jeune homme « aussi longtemps que possible » car il n’était « pas seul avec lui »« , avait toutefois retenu la juge d’instruction. « Il semble donc avoir profité de l’inattention [des autres personnels soignants] pour procéder aux gestes qu’il décrit, ce qui confirme la réalité d’une agression sexuelle. » Son procès est prévu pour durer quatre mois./GF