Angers

La résistante Odette Bergoffen a reçu les insignes d’officier de la légion d’honneur à Angers

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La centenaire a essuyé quelques larmes après le discours de Christophe Béchu. / Crédit : Angers Info

Odette Bergoffen, résistante du Maine-et-Loire, a été élevée au rang d’officier de la Légion d’honneur pour avoir sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et pour son engagement inlassable en faveur de la mémoire de la Shoah.

Ce samedi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une ligérienne a particulièrement été mise à l’honneur. Odette Bergoffen, 100 ans, une femme dont le courage et l’abnégation ont permis de sauver des vies durant l’Occupation nazie. Dans le salon d’honneur de l’Hôtel de Ville d’Angers, Bianca, son arrière-petite-fille, lui a remis les insignes d’officier de la Légion d’honneur aux côtés du Maire, Christophe Béchu.

Parmi les présents, Jean-Claude Moscovici, l’un des enfants qu’elle a sauvés, était là. « Vous vous êtes élevée contre des injustices, sans jamais rechercher les honneurs », a souligné le Maire dans son discours.

UNE VIE MARQUÉE PAR LA RÉSISTANCE

En 1942, alors âgée de seulement 17 ans, Odette Blanchet bascule dans la clandestinité en rejoignant la Résistance. Dans son village natal de Vernoil-le-Fourrier, elle aide à Louise Moscovici et à ses enfants, Jean-Claude et Liliane, à échapper aux rafles nazies. Elle accompagne Louise jusqu’en zone sud et revient ensuite chercher les enfants, internés à Drancy. Ils sont finalement libérés. Odette part les chercher et les réunit avec leur mère en les cachant dans le Maine-et-Loire.

Son engagement se renforce au sein du réseau CND-Castille dirigé par Jean Meunier. Elle devient agent de liaison et se fait appeler Michelle.

UN COMBAT POUR LA MÉMOIRE

Après la guerre, Odette Blanchet épouse Léo Bergoffen, un survivant d’Auschwitz, déporté par le convoi n°27. Ensemble, ils mènent une vie discrète jusqu’aux années 1970, lorsque les atrocités des camps commencent à être remises en question par certains discours négationnistes. Face à ces « prêcheurs de haine qui voulaient relativiser la Shoah », Odette et Léo décident de témoigner inlassablement dans les collèges et lycées. « Aujourd’hui, c’est aux jeunes de transmettre notre histoire », disait-elle.

Ce samedi, en recevant cette distinction, elle a essuyé quelques larmes. « Les souvenirs qui reviennent, c’est moins drôle », a-t-elle confiée avec émotion. Elle a exprimé son immense gratitude envers toute les personnes présentes à la cérémonie.

« SOUTENIR LA MÉMOIRE DE CEUX QUI ONT FAIT PREUVE D’HÉROÏSME »

Déjà honorée du titre de Juste parmi les Nations en 1994 comme 27 autres ligériens, Odette Bergoffen a ensuite reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur en 2006. « Soutenir la mémoire de ceux qui ont fait preuve d’héroïsme », telle était la volonté de cette cérémonie, a souligné Christophe Béchu.

Une place d’Avrillé, ville où elle réside toujours, porte son nom. Un hommage à la hauteur de cette femme d’exception, qui, par son courage et son humanité, a sauvé des vies.

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