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Alcoolisé, un médecin accusé d’avoir « laissé tomber un bébé » en consultation après avoir « goûté de l’eau-de-vie »

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Un médecin généraliste de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été jugé ce lundi 10 mars 2025 pour « blessures involontaires » par le tribunal correctionnel de Nantes après avoir « laissé tomber » un bébé de 4 mois au moment de la pesée lors d’une consultation.

Il était 18h40 le 7 novembre 2023 lorsque les gendarmes de Châteaubriant étaient intervenus au cabinet médical du Dr Pierre XXX : Lilia XXX, la mère d’Amarylis XXX, leur avait indiqué que le médecin avait fait « tomber » sa fille au moment de la peser, ayant déclenché ses « cris » et ses « pleurs ». Selon la mère, l’enfant aurait même « hurlé à la mort » et sa « langue » et ses « lèvres » seraient devenus « violettes ».

Les militaires de la gendarmerie avaient alors relevé que le médecin était « alcoolisé » et n’était pas « parvenu à souffler » dans l’éthylomètre au commissariat. « C’est faux, on ne m’a pas fait souffler à la gendarmerie », s’est défendu ce lundi 10 mars 2025 le Dr Pierre XXX lors de son procès. « J’ai demandé une prise de sang et on ne me l’a jamais faite. » Le médecin généraliste nie avoir été « alcoolisé » même s’il admet avoir « goûté de l’eau-de-vie » qu’on lui avait « offert » et a dit « regretter ne pas avoir mis de masque » pour que « ça ne sente pas ».

Selon Lilia XXX, ce professionnel de santé suivait pourtant sa famille depuis dix ans de façon « irréprochable ». Mais ce jour-là, après avoir été informée par deux autres patientes que le médecin semblait « bourré », la mère aurait constaté qu’il « titubait légèrement », qu’il avait les « yeux rouges » et qu’il « sentait l’alcool ». Le médecin aurait réalisé l’examen « comme un robot » et aurait « confondu les chiffres » jusqu’à indiquer que son bébé pesait « 61 kg »…

LE MÉDECIN AVAIT « UN PROBLEME AVEC LA CONSOMMATION D’ALCOOL », SELON SA FEMME

L’enfant avait été emmenée dans la foulée à l’hôpital et avait « vomi une fois », a-t-il été dit à l’audience. Elle avait été examinée le surlendemain : aucune « lésion cutanée visible » n’avait été repérée et l’enfant avait été placée sous « surveillance » médicale. Une incapacité totale de travail (ITT) de deux jours lui a au final été prescrite.

Le Dr Pierre XXX – qui suivait à cette époque « près de 1.800 patients » – aurait en fait eu du mal à « annoncer à l’un de ses patients qu’il souffrait d’un cancer en phase terminale et qu’il ne passerait pas les fêtes de fin d’année », a-t-il expliqué. Cette nouvelle faisait par ailleurs écho à la perte récente de son propre père. Entendue en procédure, son épouse avait rapporté que son mari avait « un problème avec la consommation d’alcool », qu’il était « en phase de dépression » mais qu’il ne « consommait normalement pas sur son lieu de travail ».

Le médecin a par ailleurs dénoncé un « harcèlement » de la famille du bébé qui lui aurait « demandé de l’argent » et qui aurait « défoncé sa voiture et son rétroviseur ». La présidente du tribunal correctionnel de Nantes a toutefois rapporté que le lendemain des faits il avait appelé la grand-mère de l’enfant : il avait reconnu avoir « fait une bêtise hier » et mis le bébé sur la balance « un peu plus violemment que d’habitude ».

Le prévenu était présent et représenté. La mère de l’enfant, qui vit à Saumur (Maine-et-Loire), devait venir mais n’a pu assister à l’audience du fait d’un « retard de son train » a rapporté son avocate. La procureure de la République a requis une peine de prison avec sursis simple pour le médecin et une interdiction d’exercer auprès des enfants mineurs. Le tribunal correctionnel de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans les prochaines semaines./ED

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