Sarthe
Le Mans : un homme condamné pour avoir tiré sur son agresseur

Jugé devant le tribunal du Mans, un jeune homme de 23 ans a été reconnu coupable d’avoir ouvert le feu sur un individu qui l’agressait dans le quartier des Sablons en août 2022. L’affaire s’inscrit dans un contexte de violences sur fond de trafic de drogue.
Une agression qui dégénère
Selon Actu.fr, le 4 août 2022, dans le quartier des Sablons, une altercation éclate entre plusieurs individus. La victime, accompagnée d’autres personnes, prend à partie le prévenu, qui finit par riposter en tirant à plusieurs reprises.
Les témoignages recueillis décrivent une scène d’extrême violence. « Il faisait de la boucherie, il donnait des coups de pied à la tête d’un mec », a rapporté un témoin. Un autre a précisé que l’arme utilisée ressemblait à « celle des policiers ». Atteint au bras, l’homme qui menait l’agression s’est rendu dès le lendemain au centre hospitalier d’Angers, prétextant une autre cause pour sa blessure. Pourtant, la veille, il avait diffusé une vidéo où il se vantait d’avoir « pris une bastos », promettant un « match retour ».
Un tir en légitime défense ?
Interpellé en avril 2024, le prévenu a reconnu les faits mais a assuré avoir agi sous la contrainte. « J’étais dans le flou, j’étais dans le gaz. Quand vous vous mangez des penaltys dans la tête, vous voyez flou », a-t-il expliqué à la barre, affirmant qu’il n’avait pas d’autre choix pour se défendre.
Il a également décrit son agresseur comme un homme dangereux. « C’est un méchant, ce n’est pas un joueur de cartes », a-t-il déclaré à propos de la victime, absente lors de l’audience et toujours recherchée par les autorités. Déjà connu de la justice, le prévenu a nié toute implication dans un trafic de drogue mais a reconnu avoir possédé illégalement une arme à feu et vendu des munitions.
Une condamnation ajustée
Le procureur a estimé que la riposte n’était « pas proportionnée » et a requis une peine mixte de trois ans de prison, dont un an avec sursis et deux ans ferme.
La défense, assurée par Me Jonathan Proust, a plaidé en faveur d’une peine plus clémente, insistant sur le fait que son client avait agi pour mettre fin à une agression violente.
Le tribunal a finalement condamné le prévenu à 18 mois de prison, dont 10 mois avec sursis et 8 mois ferme sous bracelet électronique.