Vienne

Les étudiants de l’Université de Poitiers face à un mois de blocages

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Depuis plus d’un mois, l’Université de Poitiers est en proie à un mouvement de grève qui perturbe gravement le quotidien des étudiants.

Selon France Bleu, le mouvement, qui porte sur la contestation des 630 millions d’euros d’économies prévues dans le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, se traduit par des blocages ponctuels des bâtiments universitaires. Ces actions ont lieu certains jours, parfois partiellement, dans la journée, affectant sérieusement le déroulement des cours et des examens.

Une grève qui impacte les étudiants
Si ce mouvement a initialement pu sembler être une occasion pour certains étudiants de bénéficier d’une période de repos supplémentaire, la situation est rapidement devenue plus complexe. Un étudiant en première année de langues témoigne : « Au début, on était content d’avoir un mois de vacances au lieu d’un mois. Mais maintenant, on se dit que ce n’est pas normal. » Certains étudiants ont même dû faire face à des blocages physiques. « L’un d’eux m’a attrapé par la capuche quand je voulais rentrer. Il ne m’a rien dit et s’est juste mis devant moi. Ses amis l’ont rejoint et ils étaient 20 donc je n’ai rien fait », raconte cet étudiant, qui préfère garder l’anonymat.

Les conséquences matérielles et financières des blocages
Ces blocages, au-delà de leur impact pédagogique, ont également des conséquences matérielles et financières importantes pour l’université. Des dégradations ont été signalées dans certains bâtiments, avec des coûts de remise en état estimés à plusieurs milliers d’euros. La direction de l’université a porté plainte et assure qu’elle souhaite « revenir à un fonctionnement normal ».

Les étudiants inquiets pour leur avenir
Au-delà des désagréments immédiats, ce mouvement de grève suscite de vives inquiétudes parmi les étudiants, notamment quant à l’impact sur la reconnaissance de leur parcours. « On ne sait pas si les autres universités nous accepteront par la suite. J’ai peur qu’ils se disent qu’on a moins de connaissances et qu’ils veulent privilégier les autres universités avant celle de Poitiers », s’inquiète Rémi, étudiant en troisième année de licence d’histoire. Certains estiment également qu’ils sont privés de l’accompagnement nécessaire à leur formation. « On ne voit pas les profs, on ne peut pas leur demander des conseils, des avis. On n’a pas d’accompagnement personnalisé pour la plateforme ‘Mon Master’. On est un peu coincés », regrette Axel, également étudiant en licence d’histoire.

Les étudiants non-résidents face à des charges financières
Pour certains étudiants, les blocages engendrent également des préoccupations financières. Paul, un étudiant non-résident, témoigne de la difficulté liée à la location d’un appartement qu’il paie malgré la suspension des cours. « Ce sont mes parents qui paient, et moi je suis bénéficiaire des bourses donc ça va. Mais mon colocataire, lui, n’a pas forcément les bourses donc ses parents paient de leur poche », explique-t-il. Ces frais supplémentaires, dans un contexte de grève prolongée, représentent une lourde charge pour certains étudiants et leurs familles.

Des efforts de la direction pour résoudre la situation
De son côté, la direction de l’université de Poitiers assure qu’elle met tout en œuvre pour trouver une solution et maintenir une certaine continuité pédagogique. Elle précise qu’elle entretient des discussions régulières avec les grévistes et qu’elle se rend sur les sites bloqués. Néanmoins, l’absence d’une solution rapide suscite une frustration croissante parmi les étudiants, qui voient leur avenir académique compromis.

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