Vendée
Restauration de l’église Saint-Louis : un projet d’envergure à La Roche-sur-Yon

Construite entre 1817 et 1829, l’église Saint-Louis de La Roche-sur-Yon est un édifice emblématique, inscrit au titre des monuments historiques depuis 1982. Son histoire est intimement liée à la création de la ville, sa construction ayant été ordonnée par Napoléon Ier dans un décret impérial du 8 août 1808.
Un diagnostic mené en 2017 a révélé d’importants problèmes d’étanchéité, provoquant des infiltrations et la détérioration des décors intérieurs. Face à ces enjeux, la Ville de La Roche-sur-Yon a engagé un ambitieux programme de réhabilitation sur une décennie, s’inscrivant dans le cadre du projet « Ma Ville Demain ».
Un chantier divisé en plusieurs phases
Les travaux ont été organisés en quatre grandes étapes.
La première phase (2017-2019) s’est concentrée sur la mise en sécurité du bâtiment et la restauration de la sacristie. La seconde phase (2021-2024) a porté sur la rénovation de la couverture, la réhabilitation des clochers et l’installation d’un système de chauffage plus respectueux de l’édifice. Des interventions sur les vitraux, les réseaux électriques et la sécurité incendie ont également été menées.
Les prochaines étapes (2025-2029) se focaliseront sur la restauration du chœur, des chapelles latérales et des décors intérieurs, avec une mise en lumière prévue en fin de chantier. L’objectif est de livrer l’église restaurée pour son bicentenaire en 2029-2030.
Un projet soutenu financièrement
Le coût total de l’opération s’élève à plusieurs millions d’euros, répartis entre les différentes phases du chantier. Plusieurs organismes contribuent au financement, notamment la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL), La Roche-sur-Yon Agglomération, ainsi que les conseils départemental et régional.
Une souscription publique, lancée avec la Fondation du Patrimoine, permet également de récolter des fonds pour la restauration. À ce jour, 17 717 € ont été collectés.
Préservation du patrimoine et biodiversité
Dans le cadre du projet, un nichoir à faucon pèlerin a été installé sur le toit de l’église, au sommet de la tour nord. Ce dispositif vise à favoriser la biodiversité urbaine et à limiter la prolifération des pigeons et étourneaux, contribuant ainsi à un meilleur équilibre écologique.
Le faucon pèlerin, autrefois menacé par les pesticides, recolonise progressivement la Vendée. Un couple est déjà installé à proximité, dans la carrière des Clouzeaux, située à moins de neuf kilomètres à vol d’oiseau de l’église Saint-Louis.
Un édifice marqué par l’art et l’histoire
L’église Saint-Louis abrite un patrimoine artistique et religieux remarquable. Parmi les pièces notables figurent une statue médiévale de la Vierge à l’Enfant, des confessionnaux d’origine, un autel protégé au titre des monuments historiques et un ensemble de 19 tableaux, dont La Mise au tombeau, également classée.
L’édifice est également doté de deux orgues : un Cavaillé-Coll datant de 1884 et un grand orgue de tribune, conçu par Yves Koenig, qui compte 40 jeux et 2 856 tuyaux. Ce dernier est l’un des plus importants du diocèse.
Pendant la durée des travaux, l’ensemble des œuvres a été soigneusement retiré et entreposé dans un lieu sécurisé afin d’être préservé.
Restauration et modernisation du clocher
Les cinq cloches de l’église ont également fait l’objet d’une restauration en 2023. Deux d’entre elles, trop endommagées, ont été remplacées par de nouvelles cloches coulées par la fonderie Cornille-Havard. L’opération, menée par la société Laumaillé Lussault Campaniste, a permis à l’ensemble campanaire de retrouver sa place dans les tours sud et nord du clocher.
L’église Saint-Louis, conçue selon un plan basilical modifié en 1824 pour renforcer sa structure, fait l’objet d’un chantier d’envergure qui allie préservation du patrimoine, modernisation et mise en valeur de son architecture néoclassique. À l’issue de cette restauration, elle continuera d’être un élément incontournable du paysage yonnais.