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Réforme des Retraites : Les syndicats tentent encore de mobiliser à Angers et dans le Maine-et-Loire avant le Conseil constitutionnel

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Les réprésentants des syndicats français (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires) lors d’une réunion sur la réforme de retraites avec la Première ministre Elisabeth Borne à Matignon. /Photo prise le 5 avril 2023/REUTERS/Sarah Meyssonnier

Les syndicats organisent ce jeudi une 12e journée de mobilisation nationale en France dont à Angers et dans le Maine-et-Loire, contre la réforme des retraites à la veille de l’avis très attendu du Conseil constitutionnel, crucial non seulement pour l’avenir du texte lui-même mais aussi pour la contestation sociale et ses répercussions politiques.

Après quasiment trois mois de manifestations et de grèves, la mobilisation paraît donner des signes d’essoufflement malgré un sursaut mi-mars à la suite de la décision du gouvernement de faire adopter son projet de loi repoussant l’âge de départ à la retraite à 64 ans sans vote sur le texte à l’Assemblée nationale.

Le nombre de manifestants a baissé lors de la précédente journée de mobilisation la semaine dernière. La grève est terminée dans les raffineries de TotalEnergies, même si la CGT appelle à des arrêts de travail ce jeudi, le trafic sera quasi normal dans les transports publics parisiens selon la RATP et la circulation des trains ne sera perturbée que « sur certaines lignes » selon la SNCF.

Les éboueurs à Paris prévoient en revanche de relancer leur mouvement après deux semaines de suspension.

Si les syndicats, toujours soutenus par une large majorité de Français selon les sondages, réfutent l’idée d’un baroud d’honneur ce jeudi, l’avis du Conseil constitutionnel, saisi aussi bien par le gouvernement que par les oppositions, pourrait marquer un tournant.

Interrogé sur l’avenir de la mobilisation en cas de validation de la réforme par les « Sages », Laurent Berger a répondu mardi sur LCI : « On le décidera ensemble mais il est clair (que) la CFDT ne fera pas des manifestations pendant six mois sur cette réforme des retraites. »

« On n’en aura pas fini avec cet épisode des retraites », a toutefois ajouté le secrétaire général de la CFDT, invitant une nouvelle fois Emmanuel Macron à faire preuve de « sagesse » en imposant par exemple un nouvel examen de la réforme par le Parlement, comme le permet l’article 10 de la Constitution au président de la République.

PROJET DE RÉFÉRENDUM

Certains opposants à la réforme misent aussi sur l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) portant sur le maintien de l’âge de départ à la retraite à 62 ans. Le Conseil constitutionnel doit aussi rendre vendredi son avis sur l’organisation d’une telle consultation.

Du côté du gouvernement, on s’efforce à l’aide de formules martelées dans tous les médias d’imposer l’idée que cette page des retraites est désormais tournée.

Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont prévu de se voir « en fin de semaine » pour faire le point à la suite des avis du Conseil constitutionnel, dit-on dans l’entourage de la Première ministre, chargée par le chef de l’Etat d' »élargir la majorité » pour progresser sur de nouveaux thèmes tels que le travail, la répartition des richesses, le grand âge ou les questions écologiques.

« Il est clair que les décisions que le Conseil constitutionnel aura à rendre vendredi vien(dront) clore un chemin démocratique et constitutionnel », a déclaré le président de la République mercredi lors d’une conférence de presse aux Pays-Bas.

« À l’issue, je proposerai en effet à l’ensemble des partenaires sociaux que nous puissions avoir un échange qui constatera (…) des désaccords avec l’exécutif mais qui permettra aussi d’engager la suite », a-t-il poursuivi.

« Le pays doit continuer d’avancer, de travailler, de faire face aux défis qui sont les nôtres », a dit Emmanuel Macron, citant le changement climatique, le vieillissement de la population, le changement technologique et la lutte contre les inégalités.

Alors que certains sondages font état d’un effondrement de la cote de popularité du président et d’une progression du Rassemblement national, Laurent Berger dit craindre qu’en persévérant, l’exécutif ne remporte une « victoire à la Pyrrhus ».

Interrogée mercredi sur BFMTV et RMC, Marine Le Pen a assuré qu’elle « respecterai(t) » l’avis du Conseil constitutionnel. « Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? (…) Nous n’irons pas brûler des voitures, nous n’irons pas détruire du mobilier urbain (…) mais nous dirons aux Français ‘maintenant c’est vous qui pouvez réformer cette réforme des retraites, qui pouvez faire en sorte que ce soit un mauvais souvenir et ça c’est en allant voter et voter accessoirement pour le Rassemblement national. »

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