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Emmanuel Macron rattrapé par la grogne sur les retraites lors d’une visite en Alsace

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Des manifestants, portant des gilets syndicaux CFDT, participent à une manifestation contre la loi sur les retraites avant l’arrivée du président français Emmanuel Macron à Muttersholtz, dans l’est de la France. /Photo prise le 19 avril 2023/REUTERS/Elizabeth Pineau

Emmanuel Macron a été accueilli par des huées et des appels à la démission mercredi en Alsace, où il effectuait son premier déplacement en région depuis la promulgation de la très impopulaire loi réformant les retraites.

Avant son arrivée et pendant sa visite, des dizaines de manifestants rassemblés à l’extérieur d’une usine de bois arpentée par le président ont frappé sur des casseroles et déployé des banderoles où l’on pouvait lire « Dégage ! » ou « Emmanuel, viens un peu bosser la nuit pour voir… »

Le courant a été brièvement coupé dans l’usine pendant la visite présidentielle, une action revendiquée dans un communiqué par la branche Mines-Energie de la CGT (FNME CGT).

Emmanuel Macron est allé au contact de la foule dans un village voisin où des dizaines d’opposants ont crié « Macron démission ! ». « On n’en veut pas de la (réforme des) retraites, qu’est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? », s’est écrié un homme en s’adressant au président.

Un autre manifestant a accusé le chef de l’Etat d’être à la tête d’un gouvernement « corrompu », ajoutant : « Vous allez bientôt tomber, vous allez voir ».

D’autres Alsaciens ont eu des mots bienveillants pour le président, qui dispose d’une assise électorale dans une région Grand Est qui a largement voté pour lui au second tour de la course à l’Elysée l’an dernier. « Tenez bon », lui a dit un homme.

« PAS LES CASSEROLES QUI FONT AVANCER LA FRANCE »

Très critiqué pendant la crise des retraites qui a donné lieu à trois mois de manifestations dans tout le pays, Emmanuel Macron a dit son intention de retourner au contact des Français.

« On doit entendre tout le monde et on doit plutôt être aux côtés de celles et ceux qui veulent apporter des solutions, qui veulent se battre », a-t-il dit dans un aparté avec la presse dans l’usine de Muttersholtz.

« Ce n’est pas les casseroles qui font avancer la France », a-t-il aussi lancé à l’adresse de ses détracteurs.

Présent lors de la visite de l’usine, le député La France Insoumise (LFI) du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes arborait un bâillon marqué des chiffres « 49-3 », en référence à l’article de la Constitution ayant permis de faire adopter la réforme des retraites sans vote à l’Assemblée nationale.

« Si les casseroles ne gouverneront pas, les matraques non plus », a-t-il dit à Reuters. « Je dis à Emmanuel Macron : ‘retirez votre loi et changez vos méthodes de gouvernement' ».

Avant de quitter l’Alsace, le chef de l’Etat réélu l’an dernier a dit son intention de gouverner le pays « jusqu’aux derniers instants » et par tous les temps.

« La mission d’un président de la République n’est pas d’être aimé ou de ne pas être aimé, c’est d’essayer de faire le bien pour son pays », a-t-il dit, affirmant son intention d’être « au service » des Français « qu’il neige ou qu’il vente. »

« Avoir quelques jours de beau temps ne me déplairait pas mais s’il doit y avoir beaucoup de vent, je le ferai quand même », a-t-il conclu avant un dernier salut à une foule mi-cordiale, mi-hostile.

Il est attendu jeudi dans l’Hérault pour un déplacement sur le thème de l’éducation et il se rendra « très régulièrement » en régions dans les semaines qui viennent, selon l’Elysée.

Pour tenter de tourner la page de la contestation, le président a lancé lundi un programme de travail de 100 jours, jusqu’au 14 juillet.

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