Charente-Maritime
À La Rochelle, des capteurs sonores pour « voir le bruit » et faire tomber les clichés

Les deux caméras sonores ont été installées au printemps 2024 : l’une rue Saint-Jean-du-Pérot, connue pour ses restaurants, l’autre place du Maréchal-Foch, au cœur de la vie nocturne rochelaise. DR
Deux dispositifs innovants permettent à la Ville de La Rochelle de cartographier la pollution sonore. Une façon de mieux comprendre les nuisances nocturnes et de remettre en question certaines idées reçues.
Le bruit ne vient pas toujours des bars
À La Rochelle, la pollution sonore ne vient pas uniquement des établissements de nuit. C’est ce que révèle l’analyse menée depuis un an par deux capteurs « Méduse », des caméras dotées de micros installées à des points stratégiques du centre-ville. Christophe Bertaud, adjoint au maire chargé de la vie nocturne, souligne au journal Le Parisien que les plaintes des visiteurs sont le plus souvent rivées sur les bars mais qu’ils sont bien loin d’être les seuls à produire du bruit.
Développés par Bruitparif, ces capteurs enregistrent en temps réel l’intensité et l’origine des sons grâce à une visualisation à 360 degrés. Les passants sont floutés pour garantir leur anonymat, mais le bruit, lui, devient visible. « Ces dispositifs existent à Paris depuis plusieurs années, mais à La Rochelle, c’est une première », explique l’élu, surnommé « maire de la nuit ». Ajoutant par la suite qu’ils serviraient majoritairement à comprendre d’où venait ce bruit constant toutes les nuits et les déplacements des individus durant la nuit.
Des pics inattendus liés au ramassage des verres
Les deux caméras sonores ont été installées au printemps 2024 : l’une rue Saint-Jean-du-Pérot, connue pour ses restaurants, l’autre place du Maréchal-Foch, au cœur de la vie nocturne rochelaise. Surprise : certains pics de bruit sont survenus tôt le matin, lors du ramassage des verres ou du nettoyage des rues. « Nous ne soupçonnions pas ces sources de nuisances », précise Christophe Bertaud. L’adjoint au maire pense même à revoir les horaires d’interventions pour privilégier le calme au sein des rues Rochelaises.
Une ville festive, mais une nuit apaisée
À l’automne, les capteurs seront déplacés. L’un sera installé place du Marché, où les terrasses ferment à minuit, l’autre sous la Grosse horloge, sur le Vieux-Port. Objectif : évaluer l’impact sonore des artistes de rue, régulièrement pointés du doigt par certains habitants. « Nous voulons garder une ville vivante, mais garantir des nuits paisibles pour les Rochelais », insiste l’adjoint au maire