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Coronavirus : selon une étude, la nicotine protégerait de la maladie

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Le tabagisme semble avoir un effet protecteur, selon plusieurs études. Selon l’AP-HP, parmi les quelque 11 000 patients hospitalisés début avril, 8,5 % étaient fumeurs – alors que le taux de fumeurs quotidiens en France est de 25,4 %.

Les chiffres ont de quoi surprendre. La proportion de fumeurs parmi les personnes infectées par le SARS-CoV2 est faible. Une étude chinoise publiée fin mars dans le New England Journal of Medicine, et portant sur plus de 1 000 personnes infectées, a montré que la proportion de fumeurs était de 12,6 %, bien inférieure à la proportion de fumeurs en Chine (28 %).

D’autres études vont dans le même sens. En France, selon des données de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), parmi les quelque 11 000 patients hospitalisés pour cause de Covid-19 début avril, et depuis le début de l’épidémie, 8,5 % étaient fumeurs – alors que le taux de fumeurs quotidiens est de 25,4 % dans le pays.

Dans une étude disponible en prépublication sur le site Qeios, le 20 avril, le docteur Makato Miyara et le professeur Zahir Amoura, du service de médecine interne à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP) ont comparé les taux de fumeurs quotidiens et occasionnels chez des patients ambulatoires (avec des symptômes peu graves), dont le diagnostic de Covid-19 avait été confirmé, et chez d’autres malades, plus graves, hospitalisés à la Pitié-Salpêtrière (hors services de soins intensifs), avec les taux de fumeurs quotidiens dans la population française.

Selon une étude menée par l’hôpital parisien conclut que les fumeurs seraient moins atteints que les autres personnes par le virus. Cette étude a porté sur 350 malades hospitalisés et 130 patients plus légers accueillis en ambulatoire. Tous ont été testés positifs au Covid-19.

Un faible taux de fumeurs parmi les malades du coronavirus

Le professeur de médecine interne Zahir Amoura, qui a mené l’étude, a constaté qu’il y a très peu de fumeurs parmi ces patients. Les médecins ont regardé s’ils fumaient plus ou moins que la population générale de même sexe ou de même âge. « On avait un taux de fumeurs qui était de l’ordre de 5%, ce qui est bas », explique Zahir Amoura à la radio nationale « Il y a à peu près 80% de moins de fumeurs dans les populations Covid que dans la population générale, de même sexe et de même âge. »

La nicotine pourrait empêcher le virus de pénétrer dans les cellules

Il y aurait donc quelque chose dans le tabac qui protège contre le Covid-19, et pourquoi pas la nicotine. Par l’entremise d’une connaissance commune, le prix Nobel de physique Serge Haroche, Zahir Amoura rencontre le neurobiologiste de renommée mondiale Jean-Pierre Changeux qui suggère que la nicotine pourrait empêcher le virus de pénétrer dans les cellules. « L’idée était que la nicotine interfèrerait avec l’attachement du coronavirus sur le récepteur de la nicotine, et puisse donc s’opposer à la propagation du virus. »

Pas question de se ruer sur les cigarettes

L’hypothèse semble solide et devra être vérifiée prochainement par une étude clinique. Des essais vont donc débuter prochainement, d’autant que les autorités sanitaires semblent intéressées. Des patchs nicotiniques vont être administrés a trois publics différents : des soignants en préventif, des patients hospitalisés et d’autres en réanimation.

La nicotine pourrait aussi atténuer la réponse immunitaire excessive qui génère les cas les plus graves. Mais attention pas question de se ruer pour autant sur les cigarettes qui restent nocives pour la santé. Ce serait la nicotine qui protégerait, la fumée de tabac est toujours toxique, et si les fumeurs semblent moins touchés pour le moment, ceux qui sont atteints du coronavirus développeraient des formes plus graves de la maladie.

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