Vienne
Fonction publique : une nouvelle grève pour dénoncer l’agonie des services publics

Ce mardi marque une nouvelle journée de grève dans la fonction publique, à l’appel de plusieurs syndicats, un mois et demi seulement après leur dernière mobilisation nationale. Selon France Bleu, dans les départements de la Vienne et des Deux-Sèvres, les syndicats dénoncent une situation devenue critique pour les services publics et exigent des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux.
À Poitiers, un rassemblement s’est tenu devant la préfecture, de midi à 14 heures, réunissant enseignants, travailleurs sociaux et autres agents publics. L’appel à la grève entraîne aussi des perturbations dans les écoles, avec notamment des fermetures de cantines et de services périscolaires dans 22 établissements de la ville.
Un manque de moyens devenu insupportable
« Tous les services publics sont en souffrance et les fonctionnaires pallient avec leurs petits bras le manque de moyens », alerte Julien Hémon, secrétaire départemental de la CGT de la Vienne. Au cœur des revendications : le dégel du point d’indice, référence pour les salaires des agents publics, gelé depuis une dizaine d’années.
Selon les syndicats, cette stagnation a entraîné une perte de pouvoir d’achat de plus de 20 % pour de nombreux fonctionnaires. « S’il n’y a pas de progression de carrière, ils restent bloqués au même salaire à vie. C’est un vrai point de blocage et aussi un point de démotivation. Il y a énormément de personnes qui quittent la fonction publique. », ajoute Julien Hémon.
Des enseignants en première ligne
Les syndicats de l’Éducation nationale partagent ce constat. Pour Gilles Tabourdeau, secrétaire de la FSU dans la Vienne, la crise d’attractivité dans le métier d’enseignant est directement liée à la dégradation des conditions de travail et à la faiblesse des salaires : « Il y a 50 ans, quand on démarrait, on avait à peu près l’équivalent de 2,7 fois le SMIC. Aujourd’hui, un enseignant qui démarre, il va être entre 1,3 et 1,5 fois le SMIC. Il y a un déclassement salarial. »
Les conséquences se font sentir dans les classes : le manque d’enseignants se traduit par une explosion du nombre d’heures non assurées et une pénurie de remplaçants. « Vous trouvez personne pour faire 6 heures d’histoire-géo au collège Secondigny et 10 heures à celui de Thénezay, il n’y a pas de remplaçants ! » s’inquiète Christian L’Hôte, co-secrétaire de la FSU dans les Deux-Sèvres.
Des services menacés dans tous les secteurs
La mobilisation dépasse le seul champ de l’Éducation. Les travailleurs sociaux alertent également sur l’insécurité budgétaire qui pèse sur leur secteur, notamment concernant la prime Ségur. « Il y a des trous et ça reste une prime non pérenne », rappelle Julien Hémon.
Autre source de mécontentement : la réintroduction du jour de carence depuis mars pour les arrêts maladie, une mesure vécue comme injuste. « Ça revient à dire qu’on fait des économies sur le dos des gens malades, dénonce le responsable de la CGT dans la Vienne. Dans le privé, on voit bien que ça provoque chaque fois des arrêts plus longs et des situations conflictuelles. C’est inadmissible. », dénonce encore le responsable de la CGT.