Vienne

Poitiers : après la noyade d’un adolescent, la baignade dans le Clain continue malgré les interdictions

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Deux semaines après le drame, la question de la sécurité au bord du Clain est plus que jamais posée. Selon France Bleu, malgré les panneaux, malgré les risques, les habitants et en particulier les jeunes, continuent de se baigner dans une rivière pourtant interdite à la baignade.


Un lieu marqué par le danger

Le lundi 28 avril 2025, un adolescent de 14 ans a sauté depuis la passerelle de l’îlot Tison à Poitiers, près de l’écluse. Il n’est jamais remonté à la surface. Son corps a été retrouvé le lendemain, repêché sans vie par les secours. Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame survient à cet endroit.

Des panneaux rouges et blancs « Baignade Interdite » sont pourtant installés de chaque côté de la passerelle, mais ils sont largement ignorés. L’eau y est particulièrement dangereuse, agitée par les courants créés par l’écluse, et plusieurs accidents y ont déjà été signalés.


« Tout le monde saute ici »

Malgré les dangers et les interdictions, le Clain reste un point de rendez-vous prisé des jeunes durant les beaux jours. « Tout le monde vient ici et tout le monde saute, je dirai les trois-quarts des adolescents », confie Raph, un jeune homme de 21 ans. Bien qu’il affirme ne jamais sauter lui-même, il avoue continuer à se baigner un peu plus loin dans la rivière : « Il y a pas mal de courant, mais on n’a jamais eu de problèmes », dit-il, conscient malgré tout du risque.


Un enseignant endeuillé dénonce l’inaction

Sur place, Gauthier, un père de famille en promenade, ne cache pas son émotion. Il connaissait la victime car il était son élève depuis trois ans. Selon lui, le problème est profond : « J’ai toujours trouvé ça très dangereux. À cet âge-là, le danger est inexistant. On sait qu’on peut mourir, mais c’est abstrait. »

Pour cet enseignant, les panneaux ne suffisent pas. Il suggère une dissuasion, inspiré de la sécurité routière : « Un message fort comme : ‘ici, il y a eu tant de morts depuis 10 ans’, ce serait peut-être plus parlant. »


Des actions, mais peu d’effet

La mairie, consciente du problème, propose chaque été une piscine éphémère comme alternative, et des rondes de police sont organisées. Mais cela ne suffit pas. Maxime Texier, gérant de la base de canoë située juste en face de l’écluse, constate l’inefficacité de ces mesures : « Ça saute de la passerelle, la police passe, mais les jeunes reviennent au bout d’une demi-heure », résume-t-il, désabusé.


Un site à risques mal encadré

Maxime Texier le rappelle : le Clain n’est pas une piscine. « Ça reste une rivière et en plus c’est un ancien site industriel. Il peut y avoir des bouts de métaux, des arbres, des embâcles. Il faut absolument se baigner dans la zone prévue par la mairie. »

Il raconte même avoir repêché plusieurs jeunes pour les ramener sur la berge.

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