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Atos lance un ambitieux plan de transformation pour se relancer d’ici 2028

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Le groupe Atos a dévoilé ce mardi un plan stratégique et de transformation à quatre ans, destiné à renouer avec la croissance durable et à améliorer significativement sa rentabilité, après une période marquée par des difficultés financières et une profonde restructuration finalisée fin 2024. Présenté à l’occasion d’un Capital Markets Day à Paris par le PDG Philippe Salle, ce plan baptisé « Genesis » vise à repositionner Atos comme un acteur mondial de référence dans les solutions numériques sécurisées, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle, la cybersécurité, les infrastructures cloud et les services digitaux de nouvelle génération.

Des objectifs de croissance et de rentabilité ambitieux

Le groupe prévoit, d’ici 2028, de générer un chiffre d’affaires compris entre 9 et 10 milliards d’euros, avec une marge opérationnelle de l’ordre de 10 %. Cette ambition repose sur une réorganisation complète de ses activités autour de deux entités : d’une part, Atos, centrée sur les services numériques avec six lignes de métiers (infrastructures cloud, cybersécurité, data & IA, applications digitales, plateformes intelligentes et environnement de travail numérique) ; d’autre part, Eviden, regroupant les activités produits, dont les supercalculateurs, les systèmes critiques, la cybersécurité industrielle et la vision par ordinateur. Cette simplification vise à clarifier l’offre et à concentrer les ressources sur les domaines les plus porteurs.

Un programme de réduction des coûts et de réorganisation interne

Conscient des défis structurels et de la nécessité de gagner en efficacité, Atos engage parallèlement un vaste programme de réduction des coûts. Il prévoit notamment d’abaisser ses frais généraux à 5 % de son chiffre d’affaires, contre 7 % actuellement, en rationalisant ses effectifs, en renforçant l’offshoring et en optimisant la gestion des contrats et des ressources non affectées. Cette nouvelle organisation sera pilotée par une équipe dirigeante remaniée, réunissant les responsables des lignes de métiers, des régions, des fonctions stratégiques, et s’appuyant sur un vivier de collaborateurs qualifiés, dont plus de 250 000 ont été certifiés en cybersécurité, cloud ou IA ces trois dernières années.

L’intelligence artificielle au cœur du nouveau modèle

Le plan Genesis donne une place centrale à l’intelligence artificielle, à travers la création d’une entité dédiée au traitement de la donnée et à l’IA, appelée à passer de 2 000 à 10 000 collaborateurs d’ici 2028. Tous les salariés du groupe devront par ailleurs être formés à ces technologies d’ici fin 2026. Ce virage stratégique s’accompagne d’un effort d’innovation soutenu : Atos prévoit d’investir 500 millions d’euros en recherche et développement, ainsi que 100 millions dans des start-up spécialisées dans des domaines clés comme l’IA générative, la cybersécurité avancée ou encore l’informatique quantique.

Recentrage géographique sur six zones prioritaires

Sur le plan géographique, Atos entend rationaliser sa présence mondiale et se recentrer sur six pôles régionaux jugés stratégiques : la France, l’Allemagne et l’Europe de l’Est, le Benelux et les pays nordiques, le Royaume-Uni et l’Irlande, l’Amérique du Nord et certains marchés internationaux sélectionnés. Des retraits sont envisagés dans plusieurs zones non rentables. Cette réorganisation va de pair avec une simplification de la gouvernance pour gagner en agilité, en lisibilité et en capacité d’exécution.

Une trajectoire financière prudente mais volontariste

D’un point de vue financier, la trajectoire du groupe prévoit un chiffre d’affaires d’environ 8,5 milliards d’euros en 2025, en repli par rapport à 2024 en raison de changements de périmètre et de la renégociation de certains contrats, mais avec une marge opérationnelle qui devrait progresser à 4 %, contre 2 % l’année précédente. Le retour à une croissance organique est attendu dès 2026, avec une génération de trésorerie redevenant positive. Atos, qui dispose d’environ 2 milliards d’euros de liquidité au 31 mars 2025 et ne fait face à aucune échéance de dette avant 2029, entend maintenir une gestion rigoureuse de son capital. Aucun dividende ni programme de rachat d’actions n’est prévu avant 2028, les ressources étant prioritairement allouées au désendettement et à des acquisitions ciblées.

Des discussions avec l’État et une gouvernance plus claire

Par ailleurs, l’État français a fait part de son intérêt pour acquérir les activités d’Advanced Computing du groupe, avec une offre non contraignante évaluée entre 500 et 625 millions d’euros, actuellement en discussion jusqu’au 31 mai. En revanche, les projets de cession concernant les activités de systèmes critiques et de produits de cybersécurité ont été suspendus.

Un engagement RSE réaffirmé

Enfin, Atos affirme renforcer ses engagements en matière de responsabilité sociétale et environnementale. Le groupe vise la neutralité carbone d’ici 2050, poursuit ses efforts en matière de diversité et d’inclusion – notamment en visant 40 % de femmes parmi les nouvelles recrues d’ici fin 2025 – et a récemment obtenu plusieurs distinctions RSE, dont le label Platinum d’EcoVadis et une place dans le Sustainability Yearbook de S&P Global.

Conclusion : un pari sur l’avenir

Avec ce plan de transformation, Atos espère tourner définitivement la page des années difficiles, retrouver la confiance des marchés et se repositionner comme un leader technologique européen incontournable. Reste à voir si cette stratégie ambitieuse saura convaincre durablement ses clients, ses investisseurs et ses collaborateurs.

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