Justice

Dix ans plus tard, un angevin se retrouve condamné pour un trafic de stupéfiants !

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 Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce mardi 21 mai 2024, un habitant de Brain-sur-l’Authion (Maine-et-Loire) qui avait acheminé du cannabis jusqu’à Rennes (Ille-et-Vilaine) depuis Trélazé, il y a près de dix ans. 

Cette affaire avait en fait démarré par hasard, en décembre 2014 : Jonathan XXX vivait alors dans le centre-ville de Rennes lorsqu’il avait fait l’objet d’une perquisition dans une toute autre affaire. 

A cette occasion, les enquêteurs avaient découvert « une pièce aménagée en chambre de culture », garnie de quatorze « pots de cannabis » trônant à côté de « 70 grammes d’herbe sèche », a-t-il été relaté à l’audience. Plus d’un kilo de résine de cannabis avait aussi découvert « dans un sac de voyage » se trouvant dans l’appartement du jeune homme de 25 ans.

« Les trois quarts de cette récolte sont pour ma consommation, et le reste – environ 60 g – je le vends à mon entourage, cela me rapporte 500 € par trimestre », avait d’emblée expliqué cet orphelin de ses deux parents adoptifs. 

DEUX INTERMEDIAIRES DETENUS

S’agissant du « kilo » de cannabis, il avait cette fois expliqué l’avoir acheté « à un livreur » – qui sera ultérieurement identifié comme étant Mamadou XXX, un habitant de Trélazé âgé de 20 ans au moment des faits. 

Jonathan XXX était en fait entré en contact avec ce « livreur » par le biais d’un ami « incarcéré » au centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet, près de Rennes, qui lui avait donné ses coordonnées « au parloir » pour palier à ses « galères financières ». Il lui avait pour sa part remis « deux cartes SIM » et « du cannabis » alors qu’il lui rendait visite en prison.

Au total, « vingt-et-un appels » seront échangés entre Mamadou XXX – qui habite désormais Brain-sur-l’Authion – et Jonathan XXX le 15 décembre 2022 pour cette transaction de cannabis. Un autre « intermédiaire », lui aussi incarcéré à Vezin au moment des faits – sera jugé ultérieurement, faute d’avoir pu être extrait ce mardi compte tenu du contexte carcéral actuel.

A l’époque, Mamadou XXX vivait à Trélazé et avait « six mentions » sur son casier judiciaire : il avait en conséquence été placé en détention provisoire pendant « quatre mois », avant d’être remis en liberté. 

DIX ANS POUR ETRE JUGES

Aucun d’entre eux n’était encore détenu dans cette affaire : c’est pourquoi le dossier a mis autant de temps à être jugé par le tribunal correctionnel de Rennes. « 2014, on est sous François Hollande, Christiane Taubira est ministre de la Justice, c’est avant les attentats, (…), l’année de la Coupe du Monde au Brésil, cette année-là Nadal a gagné Roland Garros contre Novak Djokovic (…) », s’est donc souvenu Me Olivier Pacheu, ironisant sur ce délai de jugement qui « a des conséquences ». Il a donc réclamé une « dispense de peine ».

Dix ans plus tard, son client, Jonathan XXX a en effet arrêté les stupéfiants : il est titulaire d’un contrat à durée indéterminée (CDI) depuis 2017, père de deux enfants, et « sorti de l’isolement social » dans lequel il a plongé à la mort de son père. Le casier judiciaire de Mamadou XXX – lui aussi père de deux enfants et qui se défendait seul à l’audience – est désormais « vierge » puisque ses condamnations anciennes ont été réhabilitées.

Un troisième homme, Thomas XXX, 34 ans, n’avait pour sa part pas jugé bon de se présenter devant ses juges pour les faits de « complicité » de trafic de stupéfiants qui lui étaient reprochés. Lors de cette transaction, il y a dix ans, il purgeait « huit ans de prison dont un avec sursis probatoire » et il a ensuite bénéficié d’une « libération conditionnelle » en 2017. 

Finalement, ces trois-là ont été relaxés pour l’association de malfaiteurs qui leur était reprochée : ils ont en revanche été reconnus coupables pour une série d’infractions relatives au trafic de stupéfiants. Thomas XXX a été condamné à six mois de prison ferme qui seront aménagés sous une forme alternative à la détention par un juge d’application des peines (JAP), Mamadou XXX a été condamné à quatre mois de prison ferme – de quoi couvrir la détention provisoire déjà effectuée – et Jonathan XXX s’en est sorti avec 860 € d’amende sous forme de « 120 jours-amendes à 8 € ». Les biens saisis ont été confisqués./CB 

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