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Orne : l’opération « collèges vides » suivie dans la moitié des établissements

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Ce vendredi 31 mai, plusieurs collèges de l’Orne ont observé un nombre d’élèves anormalement faible. Cette situation découle de l’appel lancé par des syndicats d’enseignants et la fédération de parents d’élèves FCPE de l’Orne pour protester contre la réforme gouvernementale baptisée « le choc des savoirs ».

Selon France 3, des centaines d’adolescents ornais ont suivi l’appel et sont restés chez eux. L’objectif des syndicats et de la FCPE était de vider les 31 collèges du département pour une journée, une initiative visant à dénoncer les conséquences de la réforme.

Au cours des dernières semaines, quatre journées « collèges morts » ont été organisées dans le département, rencontrant un succès significatif avec des taux d’absentéisme allant de 60% à 90%. Forts de cette mobilisation, la FCPE de l’Orne et l’Intersyndicale 61 encouragent à poursuivre l’opération.

Taux d’Absences Variables

Une quinzaine de collèges sur les 31 ont répondu à l’appel. Les taux d’absentéisme étaient de 27% au Mêle-sur-Sarthe, 50% à Vimoutiers, 75% à Mortagne-au-Perche, avec des pics à 91% pour Briouze et 98% pour le collège Dolto de L’Aigle, où seulement 12 élèves étaient présents sur 441.

À Alençon, quatre établissements étaient mobilisés. Au collège Racine, déserté par 80% de ses élèves, des enseignants et parents d’élèves ont accroché une banderole proclamant « Collège Racine, profs en état de choc des savoirs ». Les discussions tournaient autour des fameux groupes « de niveaux » ou « de besoins », critiqués par Sophie Kieffer, secrétaire départementale de l’UNSA-61.

Opposition à la Réforme

Selon Sophie Kieffer, cette réforme est « un non-sens » : « On va trier les enfants entre les nuls et les bons, à une époque où il y a de plus en plus de harcèlement. » Elle souligne également les contradictions avec les politiques d’inclusion des élèves handicapés et l’importance de l’hétérogénéité dans l’apprentissage.

La FCPE 61, active aux côtés des syndicats enseignants, a incité les parents à justifier l’absence de leurs enfants avec le motif « non au choc des savoirs ». Nadège Diercks de la FCPE 61 a exprimé ses inquiétudes : « Ce tri des élèves va commencer dès la classe de CM2. Il y aura plus d’inégalités. »

Un Mouvement Qui Se Prolonge

Les syndicats enseignants et la FCPE 61 ne comptent pas s’arrêter là. La mobilisation devrait se poursuivre, avec des actions prévues pour la rentrée de septembre, afin de continuer la lutte contre cette réforme controversée.