Sante

Angers dans le viseur : la vente d’alcool aux mineurs reste massive dans les supermarchés, dénonce Addictions France

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Angers, comme Nantes et Rennes, a été le théâtre d’une enquête édifiante menée par l’association Addictions France. Résultat sans appel : près de neuf supermarchés sur dix y ont vendu de l’alcool à des mineurs, en totale infraction avec la loi. Un constat alarmant qui pousse l’association à exiger des sanctions dissuasives et des contrôles renforcés.

Sur 90 enseignes testées entre avril et mai 2025 – dont Carrefour (City, Market, Express), Lidl, Leclerc, U Express, Monoprix ou encore Intermarché – 86% ont vendu de l’alcool à des mineurs, malgré l’interdiction formelle inscrite dans le Code de la santé publique. À Angers, plusieurs supermarchés emblématiques du centre-ville et des quartiers périphériques ont été ciblés dans ces tests.

« L’accès à l’alcool reste, en 2025, trop facile pour les jeunes, y compris dans une ville comme Angers, pourtant très engagée dans les politiques de prévention », alerte Myriam Savy, responsable du plaidoyer chez Addictions France.

Des pratiques largement hors la loi à Angers aussi
Les tests ont été réalisés en pleine journée, en semaine, sans affluence particulière. Dans la quasi-totalité des cas, les mineurs testeurs – accompagnés d’un huissier – n’ont même pas été invités à présenter une pièce d’identité. Une infraction directe à l’article L.3342-1 du Code de la santé publique, qui impose un contrôle systématique, sans se baser sur l’apparence physique.

À Angers, comme ailleurs, certaines enseignes pourtant signataires de la « Charte d’engagements responsables » en 2019 n’ont pas respecté leurs obligations. Sur les 25 Carrefour testés au total, seuls deux ont refusé la vente. Aucun des deux Auchan testés n’a procédé au moindre contrôle, et Monoprix affiche un zéro pointé sur les six établissements inspectés.

Une situation qui perdure malgré les drames
Cette réalité fait écho à des cas tragiques. En 2021, un adolescent de 16 ans, Kilian, est décédé à Urrugne après avoir acheté de l’alcool chez Lidl. La cour d’appel de Pau a confirmé en juillet 2024 une amende de 5.000 euros à l’encontre de l’enseigne. Pour Addictions France, c’est loin d’être suffisant.

Vers des sanctions à la hauteur ?
L’association appelle désormais l’État à mettre en place un système de sanctions graduées inspiré du droit de l’environnement : jusqu’à 10% du chiffre d’affaires pour les plus grandes enseignes, retrait de licence dès deux récidives, et jugement des infractions sous six semaines. Elle réclame également des contrôles aléatoires et fréquents.

« À Angers comme ailleurs, l’impunité alimente la transgression. Tant que les contrôles seront aussi rares et les peines aussi peu appliquées, rien ne changera », conclut Addictions France.

Dans une ville comme Angers, qui affiche une volonté forte de protéger sa jeunesse, ces chiffres donnent matière à réflexion. Une vigilance citoyenne et politique pourrait bien devenir essentielle pour inverser la tendance.

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