Plages Vendéennes : vigilance malgré l’absence d’alerte aux baïnes

Alors que les plages du sud-ouest de la France sont placées en alerte aux baïnes jusqu’à ce samedi soir, les plages vendéennes restent épargnées par cette alerte. Cependant, cela ne signifie pas que le danger est absent. Les sauveteurs de la Vendée interviennent chaque été pour de nombreux sauvetages de baigneurs piégés par ces courants dangereux.

« Nous ne remplissons pas toutes les conditions pour être placés en alerte, » explique un sauveteur vendéen. En effet, malgré l’alerte maximale aux baïnes émise par le centre opérationnel de la zone de défense et de sécurité sud-ouest, les plages de la Vendée ne sont pas concernées. Toutefois, les plages du Veillon à Talmont-Saint-Hilaire, des Conches à Longeville-sur-Mer, et de Sauveterre aux Sables-d’Olonne voient des dizaines de sauvetages chaque été.

Comprendre la formation des baïnes

« Cela dépend notamment de l’orientation de la plage, des coefficients de marée et du niveau de la houle, » vulgarise Alexandre Yvinec, sauveteur à Talmont-Saint-Hilaire. Les baïnes, souvent invisibles, sont des piscines naturelles formées par les va-et-vient des vagues qui déplacent les sédiments. « On parle de barres de sable où viennent se casser les vagues, » ajoute Alexandre Yvinec, en poste à la plage du Veillon depuis quatre ans. Ces baïnes, très appréciées des baigneurs pour leur eau plus chaude et leur côté abrité, deviennent dangereuses lorsque la mer se retire.

« Entre la mi-marée et la marée basse, les baïnes commencent à se vider, et les courants deviennent impressionnants, » observe Alexandre Yvinec. À ce moment, ces courants peuvent piéger les nageurs et les emporter vers le large.

Étude des baïnes : une spécificité locale

Selon France Bleu, le phénomène des baïnes est étudié au laboratoire Littoral, Environnement et Société de La Rochelle. « Elles sont moins développées en Vendée que sur la côte aquitaine, » explique Xavier Bertin, chercheur au CNRS. « Les baïnes se développent surtout sur des plages à pente intermédiaire. Au sud de la Vendée, l’inclinaison est plus forte et les plages sont faites de sable plus grossier, ce qui est moins propice au développement des baïnes. »