Justice

Un habitant de Trélazé incarcéré après les incendies de magasins en Bretagne retrouve la liberté

Publié

le

Un habitant de Trélazé incarcéré après les incendies de magasins en Bretagne retrouve la liberté

Un habitant de Trélazé (Maine-et-Loire) accusé de « complicité » dans l’affaire des incendies des magasins Poêles et Compagnie de Bain-de-Bretagne, La Mézière (Ille-et-Vilaine) et Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été remis en liberté, le 24 juin 2024, par un juge des libertés et de la détention (JLD) de Rennes.

Issam XXX, un ouvrier agricole de 28 ans, avait en fait été placé en détention provisoire début janvier 2023 pour « complicité de destruction du bien d’autrui par moyen dangereux » et « complicité de tentative » pour des faits entre les 20 et 28 décembre 2022. Pour rappel, des incendies avaient touché un premier magasin de l’enseigne dans la nuit du 19 au 20 décembre 2022 à Bain-de-Bretagne ; le lendemain, c’est le magasin de cette même enseigne, cette fois à La Mézière, qui avait été retrouvé calciné.

Deux autres tentatives avaient ensuite été commises à Châteaubriant les 25 et 28 décembre 2022, mais les agents de sécurité étaient parvenus à « mettre en fuite deux individus ». La porte arrière du magasin avait été « fracturée avec un pied de biche » et « un bidon rempli d’essence » avait été retrouvé, avait-il été dit lors d’une audience publique de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes en janvier 2023.

Le « co-gérant » du magasin de La Mézière avait indiqué que ses « soupçons » se portaient sur un couple de Guichen (Ille-et-Vilaine) – Quentin XXX et Elodie XXX puisque « un litige commercial » les opposait. Les suspects avaient en fait refusé de s’acquitter d’une facture de « 7.000 € » après avoir commandé « un poêle à granulés ». Elodie XXX avait alors menacé le gérant, lui indiquant qu’il allait « se passer quelque chose »…

SOUS LES ORDRES DU « COMMANDITAIRE »

Les enquêteurs s’étaient aperçus par la suite qu’une Renault Clio avait été filmée par la vidéosurveillance du magasin de Bain-de-Bretagne, et qu’elle avait été louée par Issam XXX, un homme en contact avec Quentin XXX, le commanditaire présumé. Ce jeune homme de Trélazé, Elodie XXX et un troisième individu avaient donc été interpellés le même jour, le 5 janvier 2023.

Par la suite, le parquet de Rennes avait pris « un réquisitoire supplétif », le 15 mai 2023, puisque de « nouveaux faits » susceptibles d’être liés à cet affaire avaient été commis dans la nuit du 27 au 28 janvier 2023 à Redon (Ille-et-Vilaine) : la vitrine du magasin avait été brisée « à coups de hache » avant d’être incendiée.

Le 15 mars 2023, vers 1h du matin, deux individus avaient été mis en fuite à Redon et dans la nuit du 11 au 12 mai suivants, une partie du magasin de Redon avait été incendiée. Un autre magasin de l’enseigne, cette fois situé à Segré-en-Anjou (Maine-et-Loire), a aussi été touché dans la nuit du 10 au 11 mars 2023.

Issam XXX avait pour są part indiqué être « étranger aux faits » de destruction mais il admettait connaître Quentin XXX : il lui arrivait seulement de lui « prêter son véhicule de location ». Mais le commanditaire présumé, interpellé le 10 janvier 2023 sous mandat d’arrêt, avait pour sa part dit « connaître » le jeune homme : il « devait commencer à travailler sous ses ordres ».

HEBERGEMENT AUX PONTS-DE-CE

Issam XXX avait fini par confirmer aux enquêteurs qu’il connaissait le commanditaire présumé, indiquant avoir « participé à un voyage » au Maroc pour « un séminaire » en décembre 2022 dans le cadre d’un « projet de centre d’appels ». Mais il avait toutefois maintenu n’avoir jamais eu pour « but de commettre des incendies ».

Devant le juge des libertés et de la détention, l’intéressé – représenté par Me Antoine Ory – avait fait valoir qu’il présentait de « sérieuses garanties de représentation » : trois personnes de sa famille pouvaient l’héberger aux Ponts-de-Cé, à Angers ou encore à Trélazé, où vit aussi sa sœur.

Après dix-huit mois de détention provisoire, le JLD (juge des libertés et de la détention) rennais a donc considéré que le jeune homme, jamais condamné, pouvait être assigné à résidence sous surveillance électronique aux Ponts-de-Cé, chez son beau-frère. Le magistrat a donc refusé d’ordonner la prolongation de sa détention provisoire, comme l’avait pourtant demandé le parquet de Rennes.

Il a été remis en liberté « sous cinq jours » à compter de l’ordonnance du 24 juin 2024 et a interdiction de rencontrer les autres mis en examen du dossier et les victimes, mais aussi de paraître en divers endroits. Le parquet n’ayant pas formé de référé-détention entre-temps, le jeune homme est donc à nouveau libre./CB

La rédaction apporte chaque jour son lot quotidien d'information angevine, pour vous fournir l'essentiel de l'actualité de la journée.Vous avez une information urgente, pratique, n’hésitez-pas envoyez la nous sur [email protected]