Justice
Angers : un chauffard fonce sur des policiers, le syndicat Alliance dénonce une réponse judiciaire « inacceptable »

Vendredi 1er août, vers 0h45, un individu a foncé volontairement sur des policiers dans les rues d’Angers. Une affaire qui provoque l’indignation du syndicat Alliance Police Nationale 49, qui dénonce un traitement judiciaire jugé laxiste.
Un refus d’obtempérer qui aurait pu virer au drame
Les faits se sont déroulés dans la nuit de jeudi à vendredi. Alors que des policiers angevins tentaient de contrôler un conducteur circulant à vive allure, feux éteints, celui-ci aurait refusé d’obtempérer. Selon le syndicat Alliance, l’individu aurait alors délibérément foncé avec son véhicule sur les agents, qui ont frôlé la mort.
Le syndicat évoque un acte « délibéré » qui aurait pu coûter la vie à des fonctionnaires en service.
Des qualifications judiciaires qui interrogent
Si les faits relevaient selon Alliance d’une tentative d’homicide volontaire — un crime passible de la cour d’assises — le parquet a finalement retenu la qualification de violences volontaires, réduisant ainsi l’affaire à un délit.
« Première désillusion », déplore le syndicat dans un communiqué publié ce week-end, qui estime que cette décision envoie un mauvais message.
Liberté sous convocation : la colère des syndicats
La deuxième source d’incompréhension concerne la remise en liberté du conducteur, après 24 heures de garde à vue. Il devra comparaître devant la justice à la mi-septembre.
Pour Alliance Police Nationale 49, cette absence de comparution immédiate constitue une « 2e désillusion », et nourrit un sentiment d’abandon des forces de l’ordre.
« Ce message est clair : allez-y, vous pouvez rouler de nuit, zigzaguer, prendre les sens interdits, foncer sur des policiers, être alcoolisé au volant… vous ferez 24 heures de garde à vue, puis vous serez libre et convoqué dans un mois et demi », ironise amèrement le syndicat.
Des policiers encore sous le choc
Les fonctionnaires visés sont toujours fortement affectés par l’événement. « Ils ont cru mourir », témoigne Alliance. « L’impact psychologique ne s’effacera pas de sitôt. »
Le syndicat rappelle qu’être sous l’emprise de l’alcool ne constitue en rien une circonstance atténuante, et souligne que le fait que l’individu ne soit pas connu des services de police ou de justice ne doit pas minimiser la gravité de l’acte.
Des revendications claires
Alliance Police Nationale 49 réclame une « réponse judiciaire exemplaire » pour tous les actes dirigés contre les forces de l’ordre, ainsi que l’instauration de peines minimales pour les crimes et délits les visant.
« Tenter de tuer des policiers n’est pas un acte anodin. Ne pas punir sévèrement, c’est laisser croire que tout est permis dans notre pays. »