Economie

L’économie de la Défense, un moteur discret mais puissant en Maine-et-Loire

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La Défense, on l’imagine souvent à travers ses casernes, ses régiments ou ses blindés. Mais derrière les uniformes, il y a aussi une réalité économique qui pèse lourd dans le Maine-et-Loire. En 2023, plus de 4 000 femmes et hommes du ministère des Armées vivaient et travaillaient dans le département. Avec leurs familles, c’est plus de 9 000 personnes qui participent à la vie locale. Leurs salaires, près de 162 millions d’euros chaque année, irriguent directement le tissu économique, tout comme les 97 millions d’euros dépensés localement pour l’entretien, les fournitures ou les services.

« Investir dans nos armées, c’est concret », rappelle le ministre des Armées Sébastien Lecornu. « Notre effort de défense est nécessaire pour garantir notre capacité à être libres. Il est aussi essentiel pour notre économie parce que notre modèle, souverain, garantit que la grande majorité du budget de nos armées est réinjecté dans notre économie nationale. »

Des emplois bien ancrés
L’impact se mesure aussi à travers l’industrie. Le Maine-et-Loire compte 3 455 emplois directs dans la défense, auxquels s’ajoutent plus de 2 300 emplois induits dans les services, les commerces ou les petites entreprises de proximité. Les 257 fournisseurs locaux et les 39 sous-traitants de l’armement témoignent de la vitalité d’un secteur où chaque contrat peut faire vivre tout un pan de l’économie départementale.

Au niveau régional, la tendance est encore plus frappante : les Pays de la Loire comptent plus de 10 500 emplois dans l’industrie de défense et près de 6 000 personnels du ministère, dont la présence génère quasiment autant d’emplois indirects. En 2025, ce sont 1,7 milliard d’euros de paiements directs qui doivent être versés aux entreprises du territoire, tandis que les investissements dans les infrastructures atteindront 37,3 millions d’euros.

Des casernes aux usines
Cette présence se traduit aussi par des implantations de poids. À Angers, on trouve le 6e régiment du génie, l’École du génie ou encore l’École nationale supérieure des ingénieurs de l’infrastructure militaire. À Saumur, les Écoles militaires continuent d’attirer et de former des générations entières. Fontevraud abrite le 2e régiment de dragons, tandis qu’à Montreuil-Juigné, la Direction générale de l’armement travaille sur les techniques terrestres. Même les Ponts-de-Cé, avec leur service du commissariat des armées, participent à cette mosaïque militaire.

L’industrie locale est tout autant sollicitée. Des entreprises comme Eolane à Angers ou Artus à Avrillé prennent part aux grands programmes de modernisation prévus par la Loi de programmation militaire. À terme, les armées recevront de nouveaux blindés JAGUAR, des véhicules SERVAL et GRIFFON, preuve que le savoir-faire régional est directement relié à l’équipement des soldats français.

Une économie de proximité
Si la Défense s’appuie sur de grands contrats, son impact se ressent aussi dans la vie de tous les jours. En plus des 115 millions d’euros d’investissements cumulés dans les infrastructures, une partie du budget est consacrée à des projets très concrets, comme la construction ou la rénovation de logements, ou encore la création de deux maisons des familles à Angers et Saumur.

Dans les cafés, les commerces, les services de proximité, la présence militaire se traduit par une clientèle fidèle et stable. Chaque emploi créé ou maintenu dans la Défense rejaillit sur le quotidien des habitants. Comme le résume Sébastien Lecornu : « Notre effort de défense n’est pas seulement une garantie de souveraineté, il est aussi essentiel pour notre économie. »

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