Charente-Maritime
La préfecture de la Charente-Maritime installe 70 caravanes sur un terrain de rugby à La Tremblade

Depuis jeudi après-midi, 70 caravanes de gens du voyage ont pris possession du terrain d’entraînement de rugby Pierre Millet-Lacombe à La Tremblade, en Charente-Maritime. Cette décision, rarissime, a été prise par la préfecture afin de permettre à ces familles d’évacuer un premier site situé en zone Natura 2000, à fort risque environnemental.
Selon France Bleu, auparavant installée sans autorisation sur une parcelle d’un éleveur à La Palmyre, au sein du marais de Bréjat, cette communauté évangéliste a dû être déplacée en urgence. Le sous-préfet de Rochefort, Stéphane Donnot, explique : « La parcelle de La Palmyre est classée Natura 2000. Il y avait un risque de pollution des eaux, qui aurait pu mener à une interdiction de baignade. »
Un manque d’infrastructures en cause
Si le campement a été transféré à La Tremblade, c’est en partie dû à un manque d’aires de passage dans la Communauté d’Agglomération de Royan Atlantique (CARA). Selon la législation, la CARA devrait disposer de deux aires d’accueil, mais une seule est ouverte, et elle est déjà occupée à l’année par une communauté sédentarisée. « La CARA ne respecte pas ses obligations en matière de création d’aires pour accueillir les groupes de voyageurs », souligne Stéphane Donnot.
Réactions mitigées des parties prenantes
Les voyageurs, eux, se disent satisfaits de ce nouveau lieu. « Là, on est très bien, c’est vraiment bien, » déclare le pasteur Raymond Brunet, porte-parole des 40 familles installées. Il exprime sa gratitude envers les autorités, soulignant que « tout le monde n’a pas cette indulgence pour les gens du voyage. »
Du côté de la mairie de La Tremblade, l’amertume est palpable. Le premier adjoint, Emmanuel Daugy, critique la décision préfectorale : « Le préfet a choisi de sacrifier un terrain de sport pour les enfants au profit d’une zone Natura 2000 où il y a des vaches. C’est un peu choquant. » Il s’inquiète également des répercussions à long terme : « On a ouvert une porte qui nous inquiète énormément. »
Promesse de respect et d’entretien
Le début de la saison de rugby pourrait être perturbé par cette occupation, mais Raymond Brunet promet de rendre le terrain dans le même état : « Il n’y a pas grand-chose à abîmer de toute façon, le terrain est déjà desséché. » Les voyageurs assurent qu’ils paieront les factures d’eau et d’électricité, bien que les installations actuelles soient jugées insuffisantes.