Sarthe
La famille d’un jeune artisan boulanger porte plainte huit mois après son décès

À Mamers, le drame d’un jeune artisan boulanger de 24 ans relance le débat sur les dysfonctionnements du Samu. Sa famille annonce le dépôt d’une plainte pour homicide involontaire, huit mois après les faits.
Un appel au secours ignoré
Le 28 janvier dernier, Estéban Vermeersch contacte à deux reprises le Samu du Mans, en proie à de graves difficultés respiratoires. Sa voix enregistrée au Centre-15 traduit son angoisse : il dit avoir l’impression de ne « respirer qu’à moitié ». Le médecin régulateur conclut pourtant à un problème musculaire et aucun secours n’est envoyé. Quelques heures plus tard, le jeune homme s’effondre chez lui, victime d’un pneumothorax fatal.
Des négligences pointées
Pour la famille, qui avait consigné les symptômes pour les transmettre aux soignants, le constat est accablant : Estéban avait cherché de l’aide, mais n’a pas été secouru. Des experts médicaux indépendants estiment que les signes étaient suffisamment évocateurs pour déclencher une intervention rapide. En choisissant de ne pas mobiliser d’ambulance ni d’équipe d’urgence, le Centre-15 aurait commis une série de manquements jugés déterminants dans le décès.
Une affaire à portée nationale
Au-delà du drame personnel, le cas d’Estéban ravive les interrogations sur la fiabilité du tri des appels d’urgence en France. Dans un contexte où les Samu font déjà l’objet de critiques, les enregistrements des conversations pourraient peser lourd dans la procédure. Le parquet a été saisi et une enquête devra établir si la responsabilité du service est engagée.
Obtenir justice et prévenir de nouveaux drames
Pour les proches, le dépôt de plainte vise à obtenir justice mais aussi à éviter que d’autres familles ne connaissent le même calvaire. Leur démarche interroge une question brutale : comment un dispositif censé sauver des vies a-t-il pu laisser mourir un jeune homme qui appelait désespérément à l’aide ?