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Immobilier en crise : la Loire-Atlantique et la Vendée touchées de plein fouet

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La crise du logement neuf, qui sévit dans toute la France, n’épargne pas la Loire-Atlantique et la Vendée.

Selon France Bleu, les professionnels du bâtiment et de l’immobilier alertent depuis plusieurs mois sur une situation qui ne cesse de s’aggraver. La baisse du nombre de constructions impacte fortement les carnets de commandes des entreprises locales, mettant en péril des milliers d’emplois dans la région.

Un effondrement des chantiers de construction

En 2023, seulement 5 291 logements ont été construits en Loire-Atlantique, contre 9 675 en 2021. Cette chute vertigineuse reflète une tendance nationale, due à plusieurs facteurs : l’augmentation des coûts de construction, la flambée des taux d’emprunt et la crainte des promoteurs de ne pas rentabiliser leurs investissements.

Patrick Pailloux, délégué régional de la Fédération des Promoteurs Immobiliers des Pays de la Loire, confirme ces craintes : « Les promoteurs préfèrent renoncer à lancer des projets par peur de ne pas pouvoir les vendre. Cela signifie qu’une grande partie de l’offre future de logements pourrait tout simplement ne jamais voir le jour. »

Baisse alarmante des permis de construire

La baisse des constructions se traduit également par une chute des demandes de permis de construire. Dans certaines communes proches de Nantes, comme Sainte-Pazanne ou Nort-sur-Erdre, les chiffres sont particulièrement préoccupants.

Guy David, adjoint à l’aménagement de Nort-sur-Erdre, tire la sonnette d’alarme : « Nous étions sur une moyenne de 80 logements par an jusqu’en 2023. Aujourd’hui, nous n’avons que cinq nouveaux logements depuis janvier 2024. » Cette baisse drastique s’explique par des prix au mètre carré qui atteignent parfois 4 000 euros, un coût trop élevé pour la majorité des foyers.

La fin du dispositif Pinel, un coup dur pour le secteur

L’arrêt du dispositif Pinel, prévu pour la fin de l’année, inquiète les professionnels de l’immobilier. Ce programme permettait à des particuliers d’investir dans le neuf pour louer à des tarifs plafonnés, tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt. Sa suppression risque d’aggraver la crise.

Pascal Rousselot, président de la Fédération Française du Bâtiment en Vendée, craint que cette décision n’agisse comme un nouveau frein à la construction : « Le Pinel était un levier pour les investisseurs, et sa disparition va encore plus fragiliser un secteur déjà en grande difficulté. »

Menace sur l’emploi : jusqu’à 150 000 postes en danger

La crise immobilière pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’emploi. Au niveau national, jusqu’à 150 000 postes dans le bâtiment seraient menacés. La région Pays de la Loire, où le secteur est particulièrement dynamique, pourrait voir disparaître entre 20 000 et 30 000 emplois.

Valérie Desveaux, présidente de la Fédération Française du Bâtiment de Loire-Atlantique, alerte : « Rien qu’en Loire-Atlantique, nous avons environ 30 000 salariés dans le secteur du bâtiment. Si la crise se poursuit, nous risquons de perdre 20 % de ces effectifs, soit près de 6 000 postes. » En Vendée, le chiffre pourrait avoisiner 1 500 emplois perdus.

Pascal Rousselot précise que cette crise ne se traduira pas par des licenciements de masse, mais par une baisse progressive de l’activité : « Ce sera plutôt diffus, avec des petits artisans ou des entreprises locales qui perdront deux ou trois salariés ici et là. »

Appel à une réforme de la politique du logement

Face à cette situation, les professionnels du secteur réclament une réaction forte de la part des pouvoirs publics. Ils demandent notamment la réintroduction du prêt à taux zéro pour tous, ainsi qu’une prolongation du dispositif Pinel. « Nous avons besoin d’une politique du logement claire, avec des normes stables sur plusieurs années et des dispositifs qui encouragent l’investissement », insiste Pascal Rousselot.