Charente-Maritime

Aéroport de La Rochelle–Île de Ré : une croissance soutenue malgré la pression fiscale

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Alors que la fiscalité aérienne s’alourdit en France et pousse certaines compagnies à réduire leurs capacités, l’aéroport de La Rochelle–Île de Ré affiche une fréquentation en hausse et confirme son rôle clé dans l’économie touristique de la Charente-Maritime.

Une progression continue du trafic

Entre janvier et août 2025, la plateforme rochelaise a accueilli 227 589 passagers, soit une progression de +4,9 % par rapport à 2024, malgré une offre en sièges et en vols légèrement réduite (-0,6 %). Le taux de remplissage des avions a grimpé à 85,4 %, en moyenne 158 passagers par vol contre 151 l’an dernier.
En 2024, l’aéroport avait déjà franchi un cap avec 294 150 passagers, soit +26 % par rapport à 2019, quand la moyenne nationale restait inférieure à son niveau d’avant-Covid. Il s’impose désormais comme le troisième aéroport de Nouvelle-Aquitaine, derrière Bordeaux et Biarritz.

L’impact des hausses de taxes

Cette croissance se heurte toutefois aux conséquences de la loi de finances 2025, qui a relevé plusieurs taxes aériennes. Ryanair, compagnie très présente à La Rochelle, a annoncé la suppression de 750 000 sièges sur l’ensemble de son réseau français pour l’hiver 2025-2026. Parmi les lignes impactées figure Porto, troisième destination en volume l’an dernier (43 534 passagers) et pourtant très fréquentée, avec un taux de remplissage de 85,1 %. La décision illustre la fragilité des dessertes saisonnières face à la hausse des coûts.

Un moteur pour le tourisme local

Au-delà du trafic aérien, l’aéroport joue un rôle déterminant dans l’économie locale. En 2024, les voyageurs arrivant par avion ont généré 42 millions d’euros de retombées touristiques, avec une durée moyenne de séjour de 8,1 jours et une dépense moyenne de 560 € par personne. Pour consolider cette dynamique, le syndicat mixte gestionnaire vise l’ouverture de nouvelles liaisons vers l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, ainsi que vers Strasbourg ou Nice, tout en cherchant à prolonger les périodes d’exploitation des lignes existantes.

Des lignes performantes et un modèle qui inspire

Certaines liaisons enregistrent déjà des taux de remplissage remarquables, comme Marrakech (90,5 %) et Marseille (90 %). La ligne de service public vers Lyon a, elle, connu une ascension spectaculaire : de 7 400 passagers en 2022, elle est passée à plus de 31 000 en 2024, devenant un exemple cité par la Direction générale de l’Aviation civile. Ce modèle inspire d’ailleurs d’autres aéroports régionaux, à l’image de Poitiers, qui prévoit de relancer sa propre ligne vers Lyon.

Malgré les incertitudes liées à la fiscalité et aux choix des compagnies, l’aéroport de La Rochelle–Île de Ré confirme ainsi sa trajectoire ascendante, renforçant son rôle de porte d’entrée touristique stratégique pour la Charente-Maritime.

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