Maine-et-Loire
Patients bloqués plus de dix jours aux urgences : FO lance un cri d’alarme

Au Service d’accueil des urgences du CHU d’Angers, la situation atteint un seuil jugé « plus tenable » par les équipes et les représentants syndicaux. Depuis le 2 décembre, plusieurs patients — principalement en attente de soins psychiatriques — demeurent sans solution d’hospitalisation. « Des patients s’accumulent dans les couloirs des unités depuis plus de dix jours », alertent les représentants de Force Ouvrière (FO).
Le 11 décembre, pas moins de 11 patients psychiatriques étaient en attente de lit. La veille encore, un événement grave a failli survenir. « Nous sommes passés non loin d’un drame », rapportent des soignants rencontrés par FO.
Des équipes épuisées et exposées
Le manque de lits d’aval, particulièrement en psychiatrie, entraîne des prises en charge tardives et des hospitalisations dans les couloirs du SAU. Une pratique devenue quotidienne, avec des conséquences lourdes sur les patients et les soignants.
« L’angoisse est permanente, car le manque de surveillance augmente les risques », explique un membre de l’équipe. Les tensions et violences se multiplient : il y a quelques jours, un aide-soignant a été frappé. « Nos collègues sont exposés à des faits de violence dans l’exercice de leurs missions », insiste FO.
Des alertes répétées, mais ignorées
Le syndicat assure avoir multiplié les signaux d’alarme auprès de la direction et des autorités sanitaires. « Nous avons alerté à de nombreuses reprises, dans les commissions CSE et F3SCT, et par une lettre ouverte adressée à l’ARS en avril 2025 », rappelle FO.
Malgré ces démarches, les équipes constatent que « la situation est la même et que rien n’a changé ». Pour le syndicat, les patients sont aujourd’hui « les premières victimes du manque récurrent de lits d’hospitalisation ».
Une fermeture de lits qui scandalise FO
La tension pourrait encore monter. Alors que l’hiver commence, la direction du CHU s’apprête à présenter la fermeture sèche de 4 lits d’hospitalisation post-urgences lors du prochain comité social d’établissement. Une annonce incompréhensible pour les représentants syndicaux.
« C’est en toute connaissance du manque récurrent de lits que la direction propose cette fermeture. C’est inacceptable ! », dénonce FO.
La récente annonce de la fermeture nocturne des urgences de la Clinique de l’Anjou, du 28 au 31 décembre, fait également craindre un report d’activité supplémentaire vers le SAU du CHU.
FO dépose un droit d’alerte
Face à cette crise qui s’intensifie, FO met la direction et l’ARS devant leurs responsabilités. « Il est de leur devoir de donner aux services les moyens de fonctionner normalement », martèle le syndicat, qui demande le maintien et l’ouverture de lits supplémentaires, ainsi que des effectifs renforcés en médecins, infirmiers et aides-soignants.
Les représentants FO annoncent avoir déposé un droit d’alerte, estimant que la sécurité des patients comme celle des équipes n’est aujourd’hui plus garantie.
