Charente-Maritime
La Nuit du bien commun fragilisée par une série de défections

Prévue ce mercredi 24 septembre à Benon, entre La Rochelle et Niort, la Nuit du bien commun traverse une zone de turbulences. Cet événement caritatif, inspiré d’un modèle venu des États-Unis, devait rassembler environ 250 personnes pour soutenir financièrement des projets dans les domaines de l’insertion et du handicap. Mais à la veille du rendez-vous, deux associations locales de premier plan ont claqué la porte.
Des associations qui prennent leurs distances
D’abord le Stade rochelais Rupella, section associative du club de basket, a vu son nom associé à la soirée avant d’exiger son retrait. Puis, c’est l’association Simon de Cyrène, implantée à La Rochelle et engagée dans des projets d’habitat inclusif, qui a préféré se retirer pour préserver sa neutralité. Sur les six projets initialement sélectionnés, seuls quatre sont encore en lice.
Une soirée sous tension
Au-delà du programme caritatif, c’est surtout l’ombre de son fondateur qui nourrit la polémique. Le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, figure catholique conservatrice et exilé fiscal, est soupçonné par ses opposants d’utiliser ces événements pour faire avancer un projet politique favorable à l’extrême droite. Même s’il s’est récemment retiré du conseil d’administration du fonds de dotation, des associations et syndicats locaux dénoncent toujours son influence.
Une opposition organisée
La soirée se déroulera dans un climat tendu. Quatre parlementaires de gauche de Charente-Maritime ont dénoncé une instrumentalisation politique, tandis qu’une vingtaine d’associations et de partis appellent à manifester ce mercredi soir dans le centre de Benon. Les autorités prévoient un important dispositif de gendarmerie pour éviter tout débordement.
Entre philanthropie et soupçons politiques
Les organisateurs assurent de leur côté que l’événement est apolitique et destiné uniquement à soutenir des initiatives locales. Mais la controverse qui entoure la Nuit du bien commun illustre une fracture persistante : entre ceux qui y voient une opportunité de financement pour des causes sociales, et ceux qui redoutent une récupération idéologique sous couvert de philanthropie.