Un chauffard de 21 ans originaire de Challans condamné pour avoir percuté un gendarme près de Nantes

Le tribunal correctionnel de Nantes a prononcé, ce mardi, une peine de quatre ans de prison, dont deux avec sursis, à l’encontre d’un jeune homme de 21 ans originaire de Challans (Vendée).

Selon France Bleu, ce dernier avait refusé d’obtempérer et délibérément percuté un gendarme lors d’une course-poursuite le 14 août 2024, près des Sorinières, au sud de Nantes.

Une course-poursuite à haute vitesse

L’incident remonte à la mi-août, lorsque deux gendarmes du peloton motorisé de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu repèrent une Audi blanche circulant à 140 km/h sur une route limitée à 110. Ils se lancent alors à sa poursuite, qui durera environ 15 minutes à des vitesses dépassant les 180 km/h. Le conducteur multiplie les manœuvres dangereuses et tente à plusieurs reprises de percuter les forces de l’ordre. Lors d’une manœuvre en marche arrière dans le centre-ville des Sorinières, le jeune homme finit par faire tomber la moto d’un gendarme, endommageant gravement le véhicule. Le militaire, ayant anticipé le danger, s’en sort avec cinq jours d’ITT.

Malgré des coups de feu tirés par les forces de l’ordre, l’Audi parvient à prendre la fuite avant d’être retrouvée abandonnée dans un champ. Les trois occupants du véhicule sont arrêtés peu après.

Un conducteur sans permis et au comportement trouble

Le conducteur, un jeune carreleur de 21 ans, a été immédiatement placé en détention provisoire. Lors de son audience, il explique avoir agi sous l’emprise de la peur, ne possédant pas de permis de conduire. « Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de conséquences », déclare-t-il, visiblement dépassé. Il reconnaît avoir consommé du cannabis la veille et de l’alcool juste avant de prendre la route.

Sans permis, après avoir échoué à deux reprises à l’examen du code, le prévenu tente d’expliquer ses actes, mais ses réponses, souvent évasives, irritent le tribunal. Ses sourires déplacés en direction de la salle n’améliorent pas sa situation. Son avocate, dans un effort pour humaniser la défense, évoque un jeune homme incapable de gérer ses émotions.

Un lourd passif judiciaire

Le casier judiciaire du jeune homme est déjà chargé. Condamné plusieurs fois pour violences, il est également mis en examen dans une affaire en cours pour enlèvement, séquestration et extorsion. Pour le procureur de la République, le prévenu « était prêt à tuer, ou à tout le moins à blesser », rappelant que durant la poursuite, il avait à plusieurs reprises tenté de renverser les gendarmes. Le magistrat a requis quatre ans de prison, dont deux ans et demi ferme.

Le témoignage du gendarme : « Ce n’était pas un accident »

Appelé à témoigner, le gendarme percuté par le véhicule a exprimé sa déception de ne pas obtenir de réponses claires. « Nos regards se sont croisés. Pour moi, ce n’est pas un accident », a-t-il déclaré, convaincu que le conducteur maîtrisait ses gestes. Le militaire, marqué par l’incident, explique les difficultés qu’il rencontre depuis pour reprendre sereinement son travail.

Un verdict sévère mais attendu

Le tribunal a suivi les réquisitions en condamnant le jeune homme à quatre ans de prison, dont deux avec sursis probatoire pendant deux ans. Il est également condamné à indemniser les deux gendarmes à hauteur de 3 500 et 1 000 euros respectivement. De plus, il lui est interdit de passer le permis de conduire pendant deux ans.

Le jeune homme, déjà sous le coup d’une condamnation antérieure à six mois de prison avec sursis, voit ce sursis révoqué, ce qui porte sa peine effective à deux ans et demi de détention. Avant de quitter la salle, menottes aux poignets, il lance un discret « V » de la victoire à ses proches, malgré la lourdeur de sa sentence.