Citoyenneté

Le Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege a étudié à Angers.

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Credit Université d’Angers – Denis Mukwege décoré Docteur Honoris Causa en janvier dernier à Angers

Le docteur congolais Denis Mukwege, gynécologue qui soigne les femmes violées en République démocratique du Congo, et Nadia Murad, ex-esclave sexuelle du groupe Etat islamique, sont les deux lauréats du prix Nobel de la paix 2018. Tous deux sont recompensés pour leur combat contre les viols de guerre.

C’est un prix Nobel de la paix très symbolique et très fort qu’a décerné ce vendredi 5 octobre 2018 l’Académie suédoise, puisqu’il récompense deux personnes très impliquées dans la lutte contre les violences faites aux femmes en temps de guerre.

Denis Mukwege, gynécologue congolais, vient en aide depuis de nombreuses années déjà aux femmes victimes de viols. En 1999, il a notamment créé un hôpital à Panzi, en République démocratique du Congo, où plus de 50 000 femmes ont été prises en charge.

Le chirurgien congolais s’est spécialisé, dans les années 80, en gynécologie-obstétrique au CHU d’Angers et a etudié à la faculté de Médecine. Une coopération s’est ouverte en 2015 avec l’hôpital angevin sur la formation des praticiens de son hôpital de Panzi. Il a été fait Docteur honoris causa de l’Université d’Angers en janvier dernier.

Denis Mukwege en quelques mots

Denis Mukwege est né en 1955 près de Bukavu (République démocratique du Congo). Après des études au Burundi, il se spécialise en gynéco-obstétrique. Il obtient une bourse et arrive à Angers en 1984, où ses aptitudes suscitent l’estime de ses maîtres.

À Angers, il se fait de nombreux amis et fonde l’Association France-Kivu qui n’a jamais cessé de le soutenir. Après 5 ans au CHU, les propositions d’installation ne manquent pas, mais son altruisme et son civisme ont raison de ses hésitations. Il rentre en RDC en 1989 avec Madeleine, son épouse et indéfectible soutien, et leurs trois premiers enfants. Il s’occupe de l’hôpital de Lemera, dont il devient médecin-directeur. L’établissement est totalement détruit lors du conflit de 1996.

Après ce drame, Denis Mukwege préside à la cons­truction de l’hôpital de Panzi (450 lits) qu’il dirige depuis 1999. Il crée ensuite une faculté de médecine et une école de sages-femmes.
À compter de 1999, le viol est utilisé comme arme de guerre en RDC. Il concerne des femmes de tous âges, mais aussi des enfants et des nourrissons. À Panzi, le Dr Mukwege organise l’accueil des victimes (10 à 15 nouveaux cas par jour), offrant une prise en charge globale : chirurgicale puis psychologique et sociale, sans oublier une assistance juridique.

Le Dr Mukwege utilise sa renommée internationale pour dénoncer les exactions perpétrées par les groupes armés au profit des trafics miniers et devient une cible. En 2012, il échappe miraculeusement à une tentative d’assassinat. Réfugié en Belgique, puis aux USA, il décide de rentrer au pays, en réponse à la demande pressante des femmes du Kivu, et vit désormais reclus au sein de l’hôpital. Sa sécurité est assurée en permanence par les forces de l’ordre.

Denis Mukwege sillonne le monde pour dénoncer l’utilisation du viol et des violences sexuelles comme arme de guerre. Il a plaidé la cause à l’ONU, rencontré les Clinton, John Kerry, Kofi Annam et Ban ki Moon. Son action a été couronnée par de nombreuses distinctions : Légion d’honneur, Prix Olof Palme, Prix du Roi Baudoin, Prix Sakharov en 2014… Le film « L’homme qui répare les femmes ou la colère d’Hippocrate » sorti en 2015, retrace son combat.

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