Justice
Coup d’arrêt pour les voleurs qui avaient sévi à Cholet, Beaucouzé …

Deux jeunes Roumains ont été condamnés ce lundi 29 septembre 2025 par le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir dévalisé de nombreux magasins de téléphonie mobile et des stations de lavage automobile au printemps 2025 à Châteaubriant, Ancenis-Saint-Géréon, Vallet, Vertou, Guérande, Trignac, Pornic (Loire-Atlantique), Cholet, Beaucouzé (Maine-et-Loire), Les Sables d’Olonne (Vendée), La Chapelle-Saint-Aubin (Sarthe), Muzillac, Auray (Morbihan) ou encore Redon (Ille-et-Vilaine).
Mario Giuseppe XXX (19 ans) et Artemis XXX (22 ans) faisaient en fait partie d’une « équipe » qui avait « un certain savoir-faire », a dû admettre le président du tribunal correctionnel de Nantes à la lecture des pièces du dossier. Elle s’articulait « autour » du premier des deux prévenus, a-t-il précisé, et a fait « au moins 100.000 € de préjudices ».
Les enquêteurs avaient commencé à s’intéresser à leurs méfaits après s’être aperçus que de « nombreuses entreprises » avaient été cambriolées « en Vendée, Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire, Sarthe et Loire-Atlantique ». Il s’agissait alors « principalement de magasins de téléphonie et de stations de lavage automobile », s’étaient-ils aperçus.
Les voleurs avaient ainsi commencé à être tracés après que leur BMW Série 5 « endommagée » ait fait un premier « refus d’obtempérer » aux gendarmes de Bouguenais (Loire-Atlantique) le 11 avril 2025 : elle était alors équipée de fausses plaques prélevées sur un Citroën Berlingo noir, avaient remarqué les gendarmes.
UN SECOND « REFUS D’OBTEMPERER » AU MEME ENDROIT UN MOIS APRES
Les premiers faits à être imputés aux voleurs avaient été ceux du 27 avril 2025 au Darty de Beaucouzé, près d’Angers : une porte vitrée coulissante y avait été « forcée ». Un vol au Darty de Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, avait été constaté peu de temps après : cette fois-ci c’était « l’issue de secours » qui avait été forcée. Au Darty de Redon (Ille-et-Vilaine), une « porte vitrée » avait été « cassée » mais la BMW Série 5 avait été « vue sur place » et « des traces de sang » avaient pu être prélevées, a expliqué le président du tribunal.
Le 9 mai 2025, les voleurs étaient revenus à Beaucouzé, cette fois-ci au magasin Boulanger, pour s’emparer d’un « téléphone d’exposition » ; « trois individus » avaient alors été vus sur les images de vidéosurveillance du centre commercial. Deux jours plus tard, le 11 mai 2025, la BMW des malfaiteurs avait fait un nouveau refus d’obtempérer « un mois jour pour jour » après le premier, et toujours « au même endroit », à Bouguenais.
Un nouveau « périple » avait été constaté le lendemain en direction des magasins Darty de Cholet (Maine-et-Loire) et Muzillac (Morbihan) puis de la boutique de téléphonie mobile Orange de Guérande. La même nuit, deux stations de lavage à Ancenis et Vallet (Loire-Atlantique) avaient vu les monnayeurs de leurs aspirateurs extérieurs fracturés.
La même BMW Série 3 avait été revue le 21 mai 2025 au Darty d’Auray (Morbihan) ; les enquêteurs avaient donc fait un rapprochement avec le vol de vingt-huit téléphones à la boutique Orange de la ville. Le même nombre d’appareils avait aussi été dérobé à la boutique Bouygues Télécom de Châteaubriant (Loire-Atlantique). Les gendarmes étaient toutefois parvenus, à ce moment-là, à implanter un « système de géolocalisation en temps réel » sur le bolide pour mieux suivre les parcours des malfaiteurs.
UN AUTRE AUTOMOBILISTE PERCUTE « A TRES VIVE ALLURE »
Les enquêteurs avaient ainsi pu relier un nouveau déplacement de la BMW avec le vol de 7.000 € de matériel au magasin d’achat-revente de produits d’occasion Happy Cash de Redon. La voiture était finalement tombée « hors d’usage » avec avoir percuté « à très vive allure » un autre automobiliste sur le périphérique de Nantes le 30 mai 2025. Les auteurs de l’accident avaient « pris la fuite » tandis que leur victime se voyait prescrire trente jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Les investigations sur la ligne téléphonique de Mario Giuseppe XXX avaient alors permis de constater que les bornes que son téléphone déclenchait et les vols survenus à proximité étaient « concordants ». Surtout « aucun vol » ne s’était produit en son absence après son départ momentané en Roumanie…
Mais dès « le lendemain de son retour », le magasin Happy Cash de Vertou avait été cambriolé, et une Mercedes Classe C avait fait des « trajets nocturnes et suspects » aux magasins Darty d’Ancenis et de La Chapelle-Saint-Aubin (Sarthe). L’ADN du prévenu avait alors été retrouvé « sur un gant » alors que les malfaiteurs étaient « passés par les toits ».
Un troisième véhicule – cette fois-ci une Alfa Roméo 147 – avait intrigué les enquêteurs après avoir « forcé une barrière de péage » sur l’A11 ; elle avait été incriminée par la suite dans des faits survenus à Trignac et Pornic. L’ADN d’un des voleurs avait été retrouvé « sur un sac à dos laissé sur place » au magasin Boulanger de Pornic. Enfin, un quatrième et dernier véhicule – une Volkswagen Passat – avait permis de véhiculer les malfaiteurs jusqu’au magasin Darty des Sables d’Olonne (Vendée), où 3.200 € de marchandises avaient été dérobés.
DES « REVENUS CONSEQUENTS » MEME EN BRADANT LES TELEPHONES
Lors du procès, Mario Giuseppe XXX a admis que les cambriolages étaient son « activité principale », comme le lui avait suggéré le président du tribunal : il voulait « juste acheter à manger » et se procurer « des vêtements pour les enfants ». Mais « chaque téléphone valait entre 800 et 1.000 € neuf », lui a fait remarquer le magistrat. « Même en les revendant à moitié prix, cela vous faisait des revenus conséquents. » L’intéressé lui a toutefois fait remarquer qu’il devait « partager » avec ses complices puisqu’ils « partaient à trois » sur leurs périples.
Mario Giuseppe XXX a finalement écopé de douze mois de prison ferme, de vingt-quatre autres avec sursis simple et d’un maintien en détention. Il devra aussi verser 600 € d’amendes au Trésor public français pour ses « refus d’obtempérer » au volant de la BMW Série 3.
Artemis XXX a lui écopé d’un an de prison et d’un maintien en détention ; six mois de prison, qui avaient initialement été prononcés avec sursis lors d’une précédente condamnation, ont aussi été révoqués. Il lui a été fait interdiction définitive de revenir sur le territoire français.
Ils devront verser dans l’immédiat près de 17.000 € de dommages et intérêts aux parties civiles, en attendant une audience ultérieure le 2 avril 2027 au cours de laquelle les préjudices définitifs de l’automobiliste percuté sur le périphérique de Nantes seront connus. Un troisième prévenu a quant à lui été poursuivi devant la justice pour mineurs./GF