Angers
Le rap angevin va briller aux côtés de grands noms lors de la soirée TrapNight au Chabada
Ce samedi 11 octobre, le rap angevin se mêle à la scène nationale lors de TrapNight, une soirée thématique organisée par l’association 49 Degrés. Un événement qui a vocation à porter les talents du territoire et à sensibiliser le public aux artistes qui les entourent.
Le Chabada accueille ce samedi l’un des concerts rap les plus attendus de l’année sur Angers. Comme son nom l’indique, TrapNight sera une soirée axée sur la trap, un des styles les plus marquants du rap moderne, une facette importante de l’expansion du rap au XXIᵉ siècle.
À l’origine de cette initiative, l’association angevine 49 Degrés. Depuis 2024 et sa création par SaMas et Baggy, elle n’a pas cessé de mettre en valeur les talents du territoire. TrapNight se montre alors comme la continuité du travail de 49 Degrés, avec au programme six artistes: trois locaux et trois d’envergure nationale qui se partageront l’affiche.
« Le but, c’était de prendre des artistes assez connus qui restent underground et qui rentrent dans nos critères, et de mettre le même nombre d’artistes locaux pour montrer que nous aussi, on a de très bons rappeurs à Angers », explique Baggy, cofondateur de 49 Degrés.
Des profils locaux variés
Les trois artistes locaux choisis pour performer lors de l’événement ne seront pas inconnus des suiveurs de la scène angevine et de 49 Degrés.
Parmi eux, le cofondateur de 49 Degrés et du label 87ROW, SaMas. Il mêle trap, drill, introspection, et a pris ses marques dans la scène locale avec des projets comme AVA et CDCLV. Il a également récemment assuré la première partie de Zamdane.
Avec lui, un rappeur originaire de La Roseraie, DK’G, qui intrigue par sa voix singulière et ses flows expressifs. Présent sur la mixtape 49 Degrés, il incarne cette nouvelle génération angevine que l’association souhaite mettre en avant.
« Il n’a jamais eu de structure autour de lui, c’est ce que nous essayons de lui apporter », explique Baggy.
Le dernier talent local se nomme Jean Jacques. Révélé avec le groupe MLJ4 et le titre The Wire, Jean Jacques poursuit en solo sous le label 87ROW. À 17 ans, il est accompagné gratuitement par le label.
« On a tellement kiffé ce qu’il faisait qu’on ne pouvait pas faire autrement. Il vient toutes les semaines au studio, il a le nombre d’heures qu’il souhaite », ajoute Baggy.
Des choix d’envergure de l’underground français
Du côté des artistes d’envergure nationale, ce sont trois noms bien connus des auditeurs de rap, venus de tous les horizons pour apporter leur vision de la trap au Chabada.
À commencer par un rappeur originaire de Lille, Gapman, qui s’impose de plus en plus avec une trap brute et mélodique portée par un egotrip incisif.
Pour nos Angevins, il rappellera peut-être un rappeur passé ici il y a quelques années puisque ses sonorités sonnent parfois proches de celles de ThaHomey, bien que leur musique reste assez différente.
Du Nord à la périphérie parisienne avec le rappeur Zequin, 22 ans et originaire de Colombes. Lui joue plus sur une trap nerveuse, aux influences congolaises et à l’énergie scénique débordante. Soutenu par Youssoupha, le grand public a appris à le connaître sur le projet 24 du rappeur La Fève, sur le morceau RIP DOLPH.
Le dernier, c’est 63OG, membre de 63WA. Ses inspirations, on les retrouve dans la scène américaine des années 2010-2020, avec comme influences Chief Keef ou Playboi Carti. Sa musique possède donc elle aussi un aspect tranchant mêlé à des notions d’avenir et une énergie marquante. Autre particularité : il passe du français à l’anglais avec brio.
TrapNight, pas juste un événement
Si au premier abord TrapNight semble être un événement isolé, né d’une idée et mis en place par des passionnés, il s’agit véritablement d’une continuité et d’une envie d’étendre une scène locale qui ne cherche qu’à s’exprimer.
« Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte, mais l’objectif, c’est de créer un événement régulier », explique Baggy, « Peut-être à hauteur de trois ou quatre par an, accompagnés d’autres événements, et pourquoi pas d’un accompagnement pour les jeunes de quartier sur les sessions studio ».
L’objectif est clair : mettre en lumière la scène rap d’Angers, qui cherche encore son public et ses lieux d’expression. TrapNight pourrait tabler sur 500 entrées et devenir un véritable tremplin pour ces artistes locaux et leur public.
« On a voulu aussi parler à la jeunesse d’Angers », avoue le cofondateur de 49 Degrés.
Une association jeune mais déjà importante
Mettre en place ce que les générations de rappeurs et de passionnés précédentes n’ont pas eu, c’est pour cela que les deux frères ont fondé 49 Degrés.
« Au-delà de ces événements, on veut essayer d’organiser des sessions studio gratuites, permettre aux artistes de faire leurs premières scènes, savoir comment distribuer leurs morceaux », annonce Baggy, « Il y a tellement de choses à faire au niveau de la jeunesse angevine et du rap ».
Baggy et SaMas ont toujours eu l’idée, dès la genèse du projet, de mettre en valeur les artistes locaux.
À l’origine de 49 Degrés, une mixtape en 2023 , une émission au château d’Angers et un concert au Chabada en 2024.
« On ne voulait pas forcément faire autre chose derrière », déclare-t-il, « On cherchait juste à marquer la ville ».
Le succès est au rendez-vous, plus que prévu même, puisque les demandes de rappeurs souhaitant collaborer fusent. 49 Degrés se structure alors en association, garde sa volonté d’agir avec indépendance et attire à la fois des rappeurs, puisqu’un studio a été ouvert, mais aussi des passionnés, avec le recrutement de cinq bénévoles.
Tout le monde est investi pour porter le projet, travaillant d’arrache-pied. Les deux frères, eux, tiennent un magasin de CBD à l’avant du studio et travaillent en parallèle, toujours avec cette fervente intention de valoriser les artistes d’Angers et d’éduquer le public à leur présence.
TrapNight, c’est le samedi 11 octobre de 19 h 30 à 00 h 00. Il est encore possible de réserver sur le site du Chabada ou sur Shotgun.