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L’opposition manifeste avec l’espoir de lancer une vaste contestation

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Des manifestants participent à une manifestation de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, contre la flambée de l’inflation et ce qu’ils appellent un manque d’action gouvernementale pour lutter contre le changement climatique, à Paris. /Photo prise le 16 octobre 2022/REUTERS/Stéphane Mahé

L’opposition de gauche au gouvernement français a manifesté ce dimanche à Paris avec l’espoir de faire naître une vaste contestation après les blocages dans le secteur pétrolier, en plein débat parlementaire sur le budget et deux jours avant une grève annoncée dans de nombreux secteurs d’activité, dont les transports, pour des augmentations de salaires.

Les organisateurs de cette « marche contre la vie chère et l’inaction climatique », au premier rang desquels La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon mais aussi des syndicalistes et des organisations non gouvernementales, accusent le gouvernement d’Elisabeth Borne de ne pas agir suffisamment pour protéger les Français contre l’inflation. Ils dénoncent aussi la réforme de l’assurance chômage et le projet de réforme des retraites.

Pour François Ruffin, député LFI de la Somme, cette manifestation doit représenter la première étape d’une contestation plus vaste contre la politique du gouvernement.

« C’est une remise en route », a-t-il dit lors de l’émission « Questions politiques » de France Inter, France Télévisions et Le Monde. « On peut avoir des gens, y compris des militants, qui peuvent être découragés, frappés de résignation et là il s’agit de remettre de l’ardeur dans les coeurs pour qu’ensuite ça s’étende. »

« C’est comme une marche dans un escalier (…) il faut la monter, puis il y aura une deuxième marche à monter (…) pour qu’il y ait un rapport de force qui se construise » face au gouvernement, a ajouté l’élu picard.

Cette marche intervient deux jours avant une grève interprofessionnelle susceptible de perturber de nombreux secteurs d’activités, notamment les transports publics, alors que plus d’un quart des stations-service en France continuent de subir des pénuries d’au moins un type de carburant en raison du blocage de certains dépôts et raffineries par des grévistes emmenés par la CGT.

MÉLENCHON ÉVOQUE UNE « GRANDE CONJONCTION »

Pour le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, la manifestation de ce dimanche est une « marche des partisans du blocage » et le symbole d’une « cégétisation du débat politique ».

« Il y a (…) un souhait d’instrumentalisation de la part de formations politiques qui (…) souhaiteraient que le pays soit bloqué. La marche d’aujourd’hui, c’est quand même une marche des partisans du blocage du pays », a-t-il dit sur Europe 1.

Gabriel Attal a en outre laissé entendre que le gouvernement, qui ne dispose pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, utiliserait dès le début de semaine pour son projet de budget 2023 l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote sauf en cas de motion de censure votée par les députés.

Réfutant tout « passage en force », Gabriel Attal a rappelé que les débats sur la première partie du projet de loi de Finances à l’Assemblée nationale étaient prévus jusqu’à ce mercredi seulement.

« Le 49.3, ce n’est pas un moment de brutalité, c’est un moment de vérité. C’est un moment où les parlementaires seront mis devant leurs responsabilités et décideront s’ils veulent s’opposer à l’adoption de ce budget ou pas en faisant tomber le gouvernement », a-t-il dit.

Elisabeth Borne doit s’exprimer ce dimanche soir sur TF1.

Pour Jean-Luc Mélenchon, la Première ministre « va amplifier la crise » en annonçant un recours au 49.3 dès lundi lors de la reprise des travaux à l’Assemblée nationale, à la veille de la journée de grève interprofessionnelle.

« Aujourd’hui est le jour 1, c’est la marche populaire. Le jour 2 va être le 49.3 et le jour 3 ce sera la grève générale », a dit le chef de file de LFI aux journalistes, en tête du cortège des manifestants.

« Si bien que nous entrons dans un cycle particulier, assez extraordinaire (…) où c’est la grande conjonction entre une mobilisation populaire, une crise institutionnelle et une mobilisation sociale », a-t-il ajouté, en jugeant le président Emmanuel Macron « à bout de souffle », « dans une situation d’impasse » et « en bout de course ».

« Le mouvement s’est étendu alors oui, il va couvrir des sujets de plus en plus amples », a dit Jean-Luc Mélenchon.

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