Citoyenneté

Changement d’heure. Entre dilemmes et économies d’énergie, toute une histoire.

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Le changement d’heure, tout une histoire… Alors que les Français s’apprêtent une nouvelle fois à passer à l’heure d’hiver, nous revenons sur l’histoire tumultueuse de l’heure d’été et d’hiver. Une histoire faite d’économies d’énergie, de mécontentements et de débats sans fin…Alors que cette nuit nous avons passé à l’heure d’hiver, nous revenons sur ce dilemme des Français avec le changement d’heure.

Une idée de Benjamin Franklin

Une histoire qui commence au 18e siècle, plus précisément en 1784. Cette année-là, un certain Benjamin Franklin évoque dans le Journal de Paris la théorie de l’heure d’été pour économiser l’énergie. Mais la mesure est largement ignorée dans une France agricole qui vit avec le soleil et il faudra attendre 1917 pour que l’heure d’été soit votée. Une mesure qui ne restera en place que peu de temps, puisque les Français subiront l’heure allemande sous l’occupation.

Il faudra attendre 1976, pour que l’idée refasse surface. Nous sommes trois ans après le choc pétrolier de 1973 et Valéry Giscard d’Estaing s’adresse aux Français. « Il est donc sage de renforcer notre marge de sécurité collective en modérant dès à présent nos consommations individuelles. J’indique par exemple que nous serons conduits à fixer une heure de printemps, une heure d’été, pour mieux faire coïncider le jour et la journée. »

« L’heure Giscard »

Cette heure d’été, surnommée « l’heure Giscard » est appliquée dans la nuit du 27 au 28 mars 1976. Mais à peine adoptée, elle divise déjà les Français : certains voient le verre à moitié plein, et d’autres à moitié vide. Et beaucoup ne sont pas convaincus par le dispositif, à l’instar du scientifique Albert Ducrocq qui doute des économies d’énergie promises par le gouvernement.

« Songez qu’une heure de conduite automobile, ça consomme 20 kw/h au bas mot, alors qu’une heure d’éclairage d’une maison dans laquelle il y a 15 ampoules de 60 watts, ce n’est même pas 1 kw/h. » Aujourd’hui, les économies d’énergie sont réelles, même si elles sont assez marginales entre 0,5 et 2,5% de la consommation énergétique des pays. Au fil des ans, d’autres arguments à la faveur du changement d’heure sont avancées, comme la sécurité routière et le commerce transfrontalier. Car au début des années 1980, tous les pays européens harmonise leurs dates de passage à l’heure d’été et d’hiver pour faciliter les transports et les communications.

Vers la fin du changement d’heure ?

C’est même l’objet d’une directive européenne en 2001. L’Europe des trois fuseaux horaires change désormais d’heure deux fois, le même week-end, en octobre et en mars. Mais les années passent et les débats continuent. Si bien qu’en 2018, le Parlement européen prend le taureau par les cornes : l’UE propose d’abandonner le changement d’heure et laisse deux ans aux États pour choisir entre l’heure d’été et l’heure d’hiver. Mais comme pour l’heure, personne n’a réussi à se mettre d’accord, ce changement d’heure ne sera certainement pas le dernier.

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