Vendée
Fin d’Octobre Rose : la lutte contre le cancer du sein se poursuit malgré les délais de dépistage en Vendée
Alors que le mois d’Octobre Rose touche à sa fin, la sensibilisation autour du cancer du sein continue, mais en Vendée, le dépistage demeure un véritable parcours du combattant. Avec des délais d’attente pouvant atteindre un an, voire plus, pour réaliser une mammographie, l’accès aux soins se heurte à une série d’obstacles inquiétants pour les patientes.
Une attente interminable pour un dépistage vital
Selon France 3, à La Roche-sur-Yon, une femme de 51 ans a enfin pu obtenir une mammographie après avoir patienté une année entière, grâce à un désistement de dernière minute. Elle décrit son expérience comme une épreuve particulièrement éprouvante : « C’est un parcours du combattant, on va dire, et ce n’est déjà pas évident quand on est en bonne santé, mais je pense que pour des gens qui ont des suspicions, ça ne doit être pas facile. » Cette attente excessive augmente le risque de perte de chance pour les patientes, retardant potentiellement la détection précoce et le traitement efficace de la maladie.
Une pression accrue sur les services de radiologie
En Vendée, les délais pour un rendez-vous dans le cadre du programme de dépistage peuvent désormais dépasser deux ans, une situation alarmante pour les professionnels de santé. « On est vraiment sous tension, en sachant qu’un radiologue a quand même besoin d’être serein et reposé pour bien voir tout ce qui concerne en particulier le dépistage parce que ce sont des images subtiles, et c’est vrai que là, on est un petit peu au maximum », explique un radiologue du service, soulignant la fatigue croissante des équipes face à la demande.
Des départs en retraite et un manque de relève
Les difficultés s’aggravent également avec une démographie vieillissante, tant du côté des patientes que des professionnels de santé. En effet, trois radiologues de ce service sont sur le point de prendre leur retraite, et le recrutement de nouveaux médecins est loin d’être assuré. « On n’est pas encore certains du recrutement complet. On a des pistes qui sont sérieuses, mais il faut qu’on puisse intégrer et finaliser les arrivées de ces nouveaux médecins », confie un responsable, soulignant la difficulté de trouver des remplaçants qualifiés.
Un manque de spécialistes en sénologie
La radiologie spécialisée en sénologie, qui traite spécifiquement l’interprétation des mammographies, connaît un déclin préoccupant en termes de spécialistes. « Il y a de moins en moins de spécialistes de sénologie, alors qu’avant tous les radiologues le faisaient. Là, ils ne sont pas remplacés parce que ce n’est pas une spécialité de radiologie qui est prise par les jeunes », observe un professionnel, déplorant le manque d’intérêt des nouvelles générations pour cette discipline essentielle.
Cancer du sein : chiffres et prévention
En France, le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez la femme, représentant un tiers des nouveaux cas chaque année et la principale cause de décès par cancer chez les femmes, même si la mortalité diminue avec environ 12 600 décès en 2021. Selon l’Institut national du cancer, près de 80 % des cancers du sein apparaissent après 50 ans, l’âge moyen de diagnostic étant de 64 ans. Le dépistage reste un outil essentiel pour une détection précoce, permettant un meilleur pronostic.
Un conseil crucial : anticiper les rendez-vous de dépistage
Depuis 2004, la France propose un programme de dépistage organisé pour les femmes de 50 à 74 ans, leur offrant une mammographie tous les deux ans. Cependant, face aux délais actuels, les spécialistes conseillent fortement aux femmes d’anticiper leur rendez-vous le plus tôt possible pour éviter des retards potentiellement dangereux.
Lutter contre le cancer du sein, c’est aussi s’assurer que chaque femme puisse accéder rapidement aux examens de dépistage. En Vendée, le défi reste immense pour les patientes et les soignants, qui s’efforcent de faire face à cette pression croissante.