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Un élu Rassemblement National accusé de propos racistes à l’Assemblée Nationale

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La Première ministre française Elisabeth Borne prend la parole à l’Assemblée nationale à Paris. /Photo prise le 3 octobre 2022/REUTERS/Benoit Tessier

Un député du Rassemblement National a provoqué l’indignation jeudi à l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement, pour des propos jugés racistes tenus au sein de l’Hémicycle et immédiatement condamnés par Elisabeth Borne.

« Qu’il retourne en Afrique » ou « Qu’ils retournent en Afrique », a lancé le député RN Grégoire de Fournas alors que le député du Val d’Oise Carlos Martens Bilongo interpellait le gouvernement sur la politique d’aide aux migrants.

« Aujourd’hui, on m’a renvoyé à ma couleur de peau. Je suis né en France, je suis député français », a déclaré Carlos Martens Bilongo. « On voit la vraie face du Rassemblement national. C’est honteux. »

« Le racisme n’a pas sa place dans la démocratie. Le bureau de l’Assemblée se réunira et devra prendre les sanctions qui s’imposent », a réagi la Première ministre Elisabeth Borne à l’issue d’une séance de questions d’actualité suspendue à la suite de cet incident.

« Nous allons demander la sanction la plus forte, c’est-à-dire l’exclusion pour plusieurs mois de ce député », a dit Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, en prévision d’une réunion du bureau de l’Assemblée Nationale programmée vendredi en début d’après-midi, avant la reprise de la séance à 15h30.

« Ce qui s’est passé tout à l’heure au sein de l’Hémicycle est juste inacceptable et nous avons décidé collectivement avec l’ensemble des groupes (de la majorité, NDLR) de ne plus siéger tant qu’une sanction extrêmement lourde au sein du bureau des présidents ne soit pas prononcée », a annoncé de son côté Sylvain Maillard, vice-président du groupe Renaissance.

« Aucune posture médiatique ne parviendra à masquer la réalité de l’idéologie frontiste », a commenté le parti Les Républicains sur son compte Twitter.

Le député de Gironde Grégoire de Fournas a déclaré que ses propos ne visaient pas le député LFI mais les migrants bloqués en mer Méditerranée, dénonçant une « manipulation » de LFI et estimant qu’il n’avait pas à prononcer d’excuses.

« Il n’y avait absolument rien de problématique », a-t-il dit.

Une version reprise par le groupe RN à l’Assemblée dans un communiqué : « Grégoire de Fournas a déclaré ‘qu’ils retournent en Afrique’ en parlant du bateau transportant les migrants en Europe, en aucun cas en parlant du député. »

Du côté du gouvernement, plusieurs ministres ont ciblé le Rassemblement national dans son ensemble.

« Du FN au RN, le nom change, mais les références hideuses et les habitudes ignobles restent. Quelle honte », a twitté le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

« Tous les efforts de normalisation ne sont que des artifices », a commenté de son côté son collègue du Travail, Olivier Dussopt. « Les propos racistes d’un député FN sont (…) le révélateur de la permanence de leur haine. »

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