Manche
Le profil psychologique de l’accusé au cœur des débats devant la cour criminelle de la Manche

La cour criminelle de la Manche s’est penchée lundi 3 novembre 2025 sur le parcours et l’état psychologique d’un jeune homme de 22 ans, jugé pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs et personne vulnérable. Les faits, dénoncés par quatre adolescentes âgées de 15 ans ou plus au moment des événements, ainsi qu’une victime vulnérable, se seraient déroulés entre octobre 2022 et février 2023. Le prévenu encourt jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle.
Une jeunesse marquée par les violences et les placements
Selon les éléments rapportés par Ouest-France, l’enfance de l’accusé a été chaotique. Fils unique de parents séparés alors qu’il était nourrisson, il grandit avec sa mère, où il subit des violences de la part de l’un de ses beaux-pères. Des comportements agressifs envers d’autres enfants du foyer conduisent à une demande de placement éducatif.
Vers 8 ans, un épisode marquant survient : il apporte un couteau à l’école pour menacer des camarades. S’ensuivent plusieurs placements judiciaires en familles d’accueil puis en foyers. À 14 ans, son père obtient la garde, mais la situation se dégrade rapidement. Une nouvelle série de placements s’impose jusqu’à sa majorité. Les experts évoquent de fortes carences affectives et éducatives. Aujourd’hui, seule sa mère lui rend visite au parloir.
Une trajectoire fragile à l’âge adulte
Sous curatelle renforcée depuis ses 18 ans, le jeune homme ne parvient pas à s’insérer socialement. Après une tentative avortée de CAP cuisine, il quitte le domicile de son père à 19 ans et se retrouve sans logement ni revenus, hormis l’allocation aux adultes handicapés. Il affirme avoir trouvé refuge chez un ami en échange de relations sexuelles, un épisode dont il dit ne pas garder de souvenirs.
Des troubles psychiques reconnus mais non invalidants
Suivi par des professionnels de santé dès l’âge de 5 ans, il est diagnostiqué avec des troubles de l’attention, d’hyperactivité et d’impulsivité. Les psychologues et psychiatres entendus à l’audience considèrent que son discernement au moment des faits aurait pu être légèrement altéré, sans être aboli. Ils relèvent une tendance marquée au mensonge, une instabilité psychique et un risque de récidive. L’un des experts évoque une « évolution schizophrénique secondaire possible ».
