Charente-Maritime
Treize ans après la tempête Xynthia, les zones basses du village d’Esnandes, au nord de La Rochelle, sont désormais protégées
Treize ans après le passage dévastateur de la tempête Xynthia, le village d’Esnandes, au nord de La Rochelle, voit ses parties basses protégées par une double digue. Ce projet, essentiel pour la sécurité des habitants, touche à sa fin avec la conclusion du chantier du deuxième ouvrage.
Une digue attendue depuis des années
Selon France Bleu, le chantier de la double digue se situe à l’extrémité de la rue de l’Océan, derrière les infrastructures sportives locales. D’un côté se trouvent les premières maisons du village, et de l’autre, les champs et l’horizon maritime. « Il y a 13 ans, l’eau a envahi les jardins, frôlant même certaines habitations », se remémore Raymond Proux, élu d’Esnandes. « La digue existante avait reculé de sept à huit mètres sous l’impact, c’était effrayant », ajoute Adrien Daniel, également membre du conseil municipal. La tempête Xynthia a coûté la vie à une personne vivant dans une caravane, marquant profondément la mémoire collective du village.
La construction de cette double digue est donc perçue comme une avancée cruciale. « Ça rassure et ça protège. C’est une digue que nous attendions », s’enthousiasme Raymond Proux, lors de la visite du chantier organisée mercredi par le département de la Charente-Maritime, maître d’œuvre et cofinanceur des travaux. Lancé en 2012, le plan digue vise à protéger l’ensemble du littoral. « Nous sommes à environ 60 % des ouvrages réalisés », précise Patrice Raffarin, élu en charge du projet, qui englobe 22 systèmes d’endiguement, plusieurs étant encore à l’étude. Les travaux se poursuivront notamment à Charron, sur l’île d’Oléron, et à d’autres sites d’ici 2030, avec un budget qui avoisine désormais les 250 millions d’euros.
Une conception renforcée pour plus de sécurité
À Esnandes, chaque digue est bâtie à partir de terre argileuse, adaptée aux spécificités locales. « La baie de l’Aiguillon n’est pas exposée aux vagues violentes, donc il n’y a pas de nécessité d’ajouter des enrochements », explique Sébastien Pueyo, chef du service engineering et littoral du département. Les digues atteignent entre 4,30 m et 5,20 m de hauteur selon les emplacements, assurant une protection accrue. « L’effet combiné des deux ouvrages apporte un niveau de protection supérieur de 20 centimètres par rapport à ce que nous avons observé durant la tempête Xynthia », précise-t-il. En cas de montée des eaux, la première digue stoppe les vagues, et la seconde empêche toute pénétration vers les habitations, détaille Adrien Daniel.
Ces nouvelles digues sont également conçues pour être plus solides. « Autrefois, certains aspects étaient négligés », reconnaît Xavier Arerts, directeur départemental des territoires et de la mer. « Les animaux fouisseurs comme les ragondins ou les blaireaux creusaient des galeries, créant des points de faiblesse dans les structures. » Désormais, des grillages antifouisseurs sont installés à la base des digues pour pallier ces problèmes, garantissant une résistance accrue aux éventuelles tempêtes à venir.