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Les financeurs du Festival de la BD d’Angoulême demandent l’annulation de l’édition 2026

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Le festival international de la bande dessinée d’Angoulême est proche de ne pas avoir d’édition 2026 /DR

Les tensions autour du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) franchissent un nouveau cap. Ce jeudi 20 novembre, le maire d’Angoulême et les représentants de l’État, principaux financeurs publics de l’événement, ont officiellement demandé aux organisateurs de renoncer à l’édition 2026, prévue fin janvier. Une annonce inédite pour un rendez-vous culturel majeur attirant chaque année plus de 200 000 visiteurs.

Une édition 2026 fragilisée par les appels au boycott

Depuis plusieurs semaines, de nombreux auteurs et éditeurs de bande dessinée appellent au boycott du festival. En cause : le choix de 9eArt+ comme coorganisateur, une entreprise critiquée pour son manque supposé de transparence financière.
Sans ces acteurs essentiels, le FIBD se trouve considérablement fragilisé.

« Il nous apparaît plus que compliqué de maintenir l’organisation de l’édition 2026 sans les éditeurs et les auteurs », a déclaré le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont, lors d’une conférence de presse que relaye ICI La Rochelle.
« Sans eux et sans les festivaliers, il n’y a pas de festival, donc pas de subvention », a-t-il ajouté, invitant les organisateurs à « tirer les conclusions que cette réalité impose ».

Cap sur une édition 2027 “reconstruite”

Les financeurs publics, collectivités locales et État, qui assurent 50 % du budget du festival, appellent désormais à se projeter vers une édition 2027 repensée.
L’objectif : renouer avec l’ensemble de la profession, apaiser les tensions et reconstruire un événement à la hauteur des attentes.

« Il s’agit maintenant de se mettre en ordre de marche avec tous les acteurs pour organiser une édition 2027 dans les conditions attendues par la profession », a expliqué Xavier Bonnefont.

Créé en 1974, le FIBD est un pilier de la vie culturelle angoumoisine et un événement phare du neuvième art en Europe. Son annulation serait une première dans l’histoire du festival.

Le ministère de la Culture souhaite pourtant maintenir 2026

Contrairement aux élus locaux, le ministère de la Culture continue de plaider pour le maintien d’une édition 2026, même réduite.
S’il a réaffirmé cette position mercredi et jeudi, il n’a toutefois apporté aucune précision supplémentaire sur les modalités d’un tel maintien.

Une alternative encore floue : vers un “plan B” ?

Les collectivités, de leur côté, n’excluent pas d’organiser un événement alternatif, à condition que celui-ci soit à la hauteur. Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, reste prudent :
« On ne va pas remonter toutes les tentes et les barnums s’il n’y a personne dedans. »

Les discussions se poursuivent donc avec les professionnels du secteur pour imaginer une formule “mixte”, peut-être hors du calendrier habituel de janvier.

« La porte est ouverte », affirme Xavier Bonnefont, qui laisse entendre que d’autres porteurs de projets pourraient être sollicités pour réinventer l’événement.

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