Charente-Maritime

Procès des viols de Mazan : 17 ans requis contre « Momo île de Ré » pour viols aggravés

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Le ministère public a demandé 17 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Mohamed Rafaa, alias « Momo île de Ré ». Accusé de viol aggravé sur Gisèle Pelicot, une femme droguée à son insu par son mari, l’homme de 70 ans a nié toute pénétration lors des faits commis en mai 2019, sur l’île de Ré.


Un réquisitoire marathon pour une affaire complexe

Selon Sud-Ouest, ce mercredi matin, au terme d’un réquisitoire de 11 heures entamé lundi, le ministère public a formulé ses réquisitions dans le cadre de l’affaire dite des viols de Mazan. Parmi les 51 accusés impliqués dans ce dossier tentaculaire, Mohamed Rafaa est poursuivi pour des faits remontant à mai 2019, survenus dans une maison familiale de l’île de Ré.

Selon l’accusation, il aurait participé à des actes de viols aggravés, en réunion, sur Gisèle Pelicot, endormie et droguée à son insu par son mari, Dominique Pelicot. Ce dernier aurait organisé les faits après un contact établi sur le site Coco.fr, proposant des relations sexuelles à trois.


Un déroulé glaçant des faits

Mohamed Rafaa a déclaré à l’audience avoir été surpris par la situation dès son arrivée. Dominique Pelicot, nu, l’aurait invité à se déshabiller dès l’entrée. La victime, Gisèle Pelicot, était endormie dans la chambre.

« Elle était dans un état anormal, ivre morte ou profondément endormie », a reconnu l’accusé. Il affirme cependant n’avoir pas réalisé qu’elle avait été droguée.

Le ministère public a noté l’absence totale d’interaction entre l’accusé et la victime, soulignant qu’il n’a jamais cherché à vérifier son consentement. Les images de vidéosurveillance montrent que Rafaa aurait pris des précautions pour ne pas la réveiller.


Déclarations contestées et absence de reconnaissance

À l’audience, Mohamed Rafaa a nié toute pénétration, affirmant n’avoir eu aucune attirance pour la victime.

« Le sexe sans amour, c’est comme une fleur sans parfum », a-t-il déclaré.

Il a admis des « tentatives » mais soutient qu’une éjaculation aurait été provoquée uniquement par un acte masturbatoire. Rafaa se présente comme une victime de Dominique Pelicot, qu’il décrit comme « directif et manipulateur », allant jusqu’à évoquer un « guet-apens ».


Un passé troublé et une personnalité complexe

Les experts psychiatriques ont brossé un tableau sombre de la personnalité de l’accusé. Mohamed Rafaa, père de sept enfants issus de trois unions différentes, a connu un parcours marqué par des carences affectives dès l’enfance : décès précoce du père, maltraitance maternelle, et instabilité émotionnelle à l’âge adulte. Il a déjà été condamné à cinq ans de prison pour le viol de l’une de ses filles.

Malgré la reconnaissance d’une fragilité psychologique et de conduites addictives, les experts ont pointé son comportement autocentré et son absence d’empathie réelle, le qualifiant de « faussement empathique » et uniquement préoccupé par sa propre satisfaction.


Des réquisitions sévères pour des faits graves

Le ministère public a conclu que les faits étaient « caractérisés », dénonçant « le peu de progrès de l’accusé dans la prise de conscience de ses actes ». La gravité des faits et la récidive des viols aggravés ont motivé la demande de 17 ans de réclusion criminelle, assortis d’un suivi sociojudiciaire.

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