Angoulême : l’édition 2026 du Festival international de la BD officiellement annulée

La 53e édition du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême n’aura finalement pas lieu. Ce lundi 1er décembre 2025, la société organisatrice 9e Art + a annoncé l’annulation pure et simple de l’édition 2026, initialement programmée du 29 janvier au 1er février.

Selon un communiqué transmis par ses avocats, « l’édition 2026 du Festival ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées ». Le 27 novembre, l’équipe avait déjà informé ses partenaires que « la production de l’édition 2026 du Festival d’Angoulême [était] mise à l’arrêt ».

Une édition 2027 également menacée

Selon Ouest-France, au-delà de l’annulation, 9e Art + alerte sur la suite : « Une lourde incertitude pèse sur les conditions de l’organisation du FIBD en 2027, édition dont l’organisation appartient juridiquement à 9e Art+. Une solution concertée peut, et doit, maintenant être trouvée. »

Boycott massif et rupture avec les éditeurs

L’événement traversait depuis plusieurs semaines une crise profonde. De nombreux auteurs et autrices avaient appelé à boycotter le festival, parmi lesquels Anouk Ricard, lauréate du Grand Prix 2025. Ils dénonçaient une « dérive commerciale » et critiquaient le licenciement d’une salariée qui avait porté plainte en 2024 pour un viol survenu en marge du festival.
Les grandes maisons d’édition de bande dessinée avaient également pris leurs distances, jugeant la 53e édition « compromise » et estimant que « la confiance [était] rompue » avec l’organisation.

Les financeurs publics demandaient l’annulation

Le 20 novembre, les collectivités partenaires, qui financent environ la moitié du budget du FIBD (près de six millions d’euros), avaient recommandé d’annuler l’édition 2026, estimant qu’il serait « plus que compliqué » de maintenir l’événement dans ces conditions.
À rebours de cette position, le ministère de la Culture plaidait encore pour un maintien du festival en janvier.
L’annulation vient donc confirmer l’impasse dans laquelle se trouvait le rendez-vous angoumoisin, symbole majeur de la bande dessinée en France.