Social
Grève nationale : les agents publics dans la rue à Angers après la chute du gouvernement
Au lendemain de la censure du gouvernement Michel Barnier, la mobilisation s’intensifie dans la fonction publique. Ce jeudi 5 décembre, des agents publics manifestent dans plusieurs villes françaises pour dénoncer la « dégradation » de leurs conditions de travail. À Angers, une forte mobilisation illustre un malaise croissant parmi les travailleurs du secteur public.
Une mobilisation d’ampleur à Angers
Dans les rues d’Angers, plus de 2 500 manifestants, selon les syndicats, se sont rassemblés pour exprimer leur colère. Les services de l’Etat avance toutefois un chiffre inférieur, estimant la participation en dessous de 2000 personnes.
« Nos conditions de travail sont devenues intenables. La chute du gouvernement ne doit pas faire oublier nos revendications », déclare Élodie Martin, infirmière dans un hôpital public de la région.
Les cortèges angevins, composés principalement de personnels hospitaliers, enseignants et agents territoriaux, ont scandé des slogans exigeant de meilleures rémunérations et des moyens accrus pour les services publics.
Des revendications qui persistent malgré la crise politique
Alors que le pays traverse une période d’incertitude politique, les syndicats soulignent que leurs revendications ne datent pas d’hier.
« Cette mobilisation était prévue bien avant la censure du gouvernement », explique Philippe Lambert, secrétaire général de la CGT Fonction publique. « Mais cet événement souligne à quel point nos dirigeants sont déconnectés de la réalité des agents publics et des besoins des citoyens. »
Les manifestants dénoncent notamment un gel des salaires, un manque de reconnaissance de leurs efforts, des conditions de travail qu’ils jugent « dégradées » depuis plusieurs années et les 3 jours de carence annoncées.
Une journée nationale suivie dans d’autres villes
Outre Angers, des manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres grandes villes françaises comme Lyon, Marseille et Paris. À Lyon, le cortège a réuni environ 5 000 personnes selon les syndicats, tandis qu’à Marseille, la mobilisation a touché les transports publics, les écoles et les services municipaux.
Dans la capitale, des rassemblements ont eu lieu devant plusieurs ministères, où les agents ont exigé une réaction rapide des autorités face à leurs doléances.
Une réponse attendue du président Macron
Avec un gouvernement démissionnaire et une Assemblée nationale fracturée, la gestion des revendications sociales s’annonce complexe. Emmanuel Macron, qui doit s’exprimer ce soir, est attendu sur le sujet.
« Nous espérons que le président écoutera nos revendications et prendra des mesures concrètes, même en cette période de crise politique », confie Catherine Dupont, professeure des écoles et syndiquée à la FSU.
Pour les agents publics, cette journée de mobilisation est un avertissement. « Si rien ne bouge, nous continuerons à faire entendre notre voix. La chute du gouvernement ne doit pas être une excuse pour ignorer les besoins des agents publics et des services qu’ils rendent à la population », conclut Philippe Lambert.
La grève du 5 décembre marque un moment clé pour les fonctionnaires, qui espèrent que leur mobilisation ne sera pas noyée dans les tumultes d’une crise politique majeure.